Inégalités : les filles plus harcelées que les garçons
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Plus souvent victimes de moqueries, de discriminations et de harcèlement, les filles ont par ailleurs un accès plus restreint à l’espace public. Une réalité mise en lumière par le résultat d’une consultation menée par Unicef France à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement.
Unicef France vient de publier les résultats de sa 4e Consultation nationale des 6-18 ans. Au total, 26 458 enfants et adolescent.e.s ont répondu aux 165 questions sur leur vie en France métropolitaine et Guyane. Et en particulier sur « les relations entre les filles et les garçons et la perception des droits tels qu’ils sont vécus selon que l’on est une fille ou un garçon ». Un rapport en fait résume les résultats.
Son contenu est attristant. « Plus de 30% des enfants et adolescent.e.s déclarent avoir été victimes de moqueries et d’attaques blessantes à l’école », indique l’Unicef. Et « à 7-8 ans, 1 enfant sur 2 s’en plaint ».
Discriminées dès le plus jeune âge
L’école est rapidement le lieu d’une discrimination entre filles et garçons. « La cour de récréation illustre la séparation des sexes à l’école, notamment en primaire, par la place qu’occupent [chacun et chacune] : les garçons […] au centre, les filles sur le côté. » Ainsi, les filles sont-elles mises au ban de la vie de la cour d’école.
De plus, à l’école comme ailleurs, « sur internet, dans les transports en commun ou dans l’espace public, l’enquête montre que les filles sont deux fois plus harcelées que les garçons », poursuit l’Unicef. « Elles subissent surtout davantage de discriminations liées à la tenue vestimentaire qui concerne globalement 19% des 15/18 ans. En réponse, les filles restent davantage confinées dans l’espace domestique ou dans les lieux où elles se sentent en sécurité, laissant l’espace public aux garçons. » Là encore, elles sont placées en dehors de l’espace social commun.
Une conscience des inégalités
Le sexe et le milieu social sont des facteurs déterminants pour expliquer les inégalités. Et ils s’additionnent. Ainsi, « le fait d’habiter dans un quartier populaire ou prioritaire ou encore d’avoir des parents au chômage a un effet plus fort pour les filles que pour les garçons », note l’Unicef. « Pour quasiment toutes les formes de privations, […] elles sont plus impactées par l’effet social : moins d’accès aux savoirs, à la santé, aux loisirs, à la sociabilité… »
Et elles en ont conscience puisque « 45% des filles de 6 à 17 ans considèrent qu’elles ont moins de droits que les garçons contre 30% des garçons qui pensent le contraire ».
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