Corrélations acoustico-perceptives dans la dysarthrie cérébelleuse

La dysarthrie cérébelleuse et ses caractéristiques ont été décrites dans la littérature mais généralement dans l’un ou l’autre des domaines acoustique et perceptif. En effet, pour étudier la voix ou la parole d’une population donnée de patients, on réalise une étude perceptive, avec un jury d’écoute, ou une étude acoustique, qui se situe plutôt au niveau purement physique. Cependant, ces domaines vont de pair. On ne peut analyser les caractéristiques d’une voix au niveau perceptif sans rechercher ce qui se passe sur le plan acoustique. Et on ne peut définir une voix pathologique que par ses caractéristiques acoustiques sans tenir compte de la perception qu’en ont les gens. Or, les études précédentes ne sont menées que sur un plan acoustique, sans véritable analyse perceptive. Il nous semble indispensable pourtant de réaliser les deux (acoustique et perceptive). Nous voulons dans notre étude mener de pair une analyse perceptive et une analyse acoustique de la voix de patients dysarthriques cérébelleux. Nous pensons ainsi donner une vision perceptive et acoustique de certaines caractéristiques de la dysarthrie cérébelleuse décrites dans la littérature. Nous sommes parties de conclusions d’études précédentes, en particulier une étude de Chevrie-Muller et coll. (1967), et nous voulons établir des corrélations entre les résultats de nos analyses perceptive et acoustique. Notre population se compose de patients ataxiques de Friedreich ou avec ataxies spino-cérébelleuses dominantes. Nous avons volontairement choisi ces pathologies pour étudier des tableaux de dysarthrie cérébelleuse pure. Notre hypothèse concerne principalement l’assourdissement des occlusives sonores souvent décrit chez ce type de patients, en particulier dans la paire sourde-sonore p/b. Ce type d’étude permet aux orthophonistes d’allier, à la perception, l’utilisation d’outils objectifs quant aux troubles présentés par les patients.