Catégorie: Langage oral
Année de validation du mémoire: 2 011
Nom de l'école (et ville): Haute Ecole Robert Schuman de Libramont
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Le conte est un outil riche souvent exploité comme base d’atelier thérapeutique avec des enfants, mais peu utilisé auprès de la personne âgée. Nous avons en effet été interpellé suite à la lecture d’un article de Martha de Sant’Anna utilisant le conte avec des personnes âgées présentant des troubles cognitifs. Sur base de cet article, nous avons décidé de proposer un atelier conte au sein d’une maison de repos auprès d’un groupe de personnes âgées présentant un vieillissement cognitif. L’atelier débutait par la lecture d’un conte qui était suivie d’activités cognitives en lien avec l’histoire racontée. Tout d’abord, les contes eux-mêmes permettent de solliciter de nombreuses compétences cognitives telles que l’attention, l’imagination ou, lorsqu’il s’agit de contes régionaux, des souvenirs autobiographiques. Le monde imaginaire créé par le conte ouvre les participants aux activités de stimulations cognitives qui deviennent ludiques et prennent du sens grâce à la contextualisation. L’usage de contes permet également d’exploiter des thèmes variés, suscitant sélectivement l’intérêt des participants. De plus, en adaptant le niveau des activités aux capacités résiduelles cognitives des participants, les interactions, ainsi que l’estime de soi, sont renforcées. Cela se reflète par une participation active de chacun des membres du groupe. Objectivement, lors de subtest de restitution de texte, nous avons pu observer une amélioration, probablement due à l’usage adéquat ou à l’amélioration de la qualité des stratégies d’encodage. Les écueils rencontrés lors des activités sont les difficultés d’encodage du récit ainsi que la presbyacousie ou la langue maternelle étrangère de certains participants. Ensuite, nous voulions, par l’écoute du conte, offrir un moment d’évasion, peu fréquent en maison de repos. Sur le plan psycho-affectif, l’usage de contes régionaux renforce l’estime de soi ainsi que la cohésion de groupe lorsque les avis et les souvenirs communs des participants convergent. Nous avons pu le constater par un sentiment de fierté et l’intervention de chacun des membres du groupe. Les contes merveilleux, grâce leurs fonctions de ravissement et esthétique, apportent bien-être, détente et émerveillement aux participants et, in fine, participe au besoin de réalisation de soi. Enfin, grâce aux interactions entre les participants, le groupe procure un apport. Sur le plan cognitif, un participant peut corriger la production d’un autre participant. Sur le plan psycho-affectif, le besoin d’appartenance est comblé par le statut de la personne dans le groupe. Malgré les difficultés du terrain qui nous ont contrainte à choisir des personnes aux capacités cognitives hétérogènes, le groupe a adopté un réel dynamisme où les échanges sont nombreux et riches. Nous justifions cette dynamique de groupe par le fait que tous les participants ont un niveau socio-économique semblable et/ou adopte des rôles complémentaires dans le groupe. En appliquant cet atelier, nous avons pris conscience qu’il sollicite les différentes capacités – sociales, psycho-affectives, cognitives – et les besoins des personnes âgées. De plus, une réelle interaction entre chacun des plans stimulés est perceptible.