Alcoolisation prénatale du fœtus : décryptage d'un mécanisme clé de l'atteinte cérébrale
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La toxicité de l'alcool sur le système nerveux des enfants à naître peut être sévère, pour les neurones comme pour les vaisseaux sanguins du cortex cérébral. Au cœur de ce mécanisme : l'autophagie des cellules. Une découverte qui permet d'avancer sur la piste d'un futur traitement...
L'exposition du fœtus à l'alcool est délétère pour la maturation du système nerveux central, que ce soit au niveau des neurones ou des microvaisseaux qui irriguent le cortex cérébral. Cette toxicité dépend de la quantité d’alcool consommée par la mère et de la période à laquelle le foetus y est exposé (fenêtre de vulnérabilité).
Pour un repérage plus précoce
Le syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF) constitue la forme la plus sévère des troubles engendrés par la consommation d'alcool des femmes enceintes. C’est la première cause de paralysie cérébrale d'origine non génétique chez l'enfant. Ce syndrome concerne environ 1,3 enfants pour 1 000 naissances vivantes en France. Mais ce nombre passe à 9 pour 1 000 en considérant l'ensemble des troubles liés à l'alcoolisation fœtale : troubles du comportement avec agressivité et auto-agressivité, difficultés d'apprentissage… "Si les enfants atteints de SAF sont repérés dès la naissance par des signes physiques caractéristiques, il n'en est pas de même pour ceux qui ont des troubles moins importants, explique Soumeya Bekri, de l’équipe NeoVasc. Le diagnostic est souvent posé avec retard, après plusieurs années, une fois que tous les processus de maturation cérébrale ont abouti". Résultat : aucune prise en charge ne peut plus leur être proposée.
"Le travail de l’équipe a consisté à comprendre les mécanismes cellulaires expliquant ces anomalies", avec un objectif ambitieux : "Identifier un marqueur périphérique de la toxicité cérébrale qui serait utilisable à la naissance pour repérer une anomalie et, à terme, proposer un traitement précoce aux enfants concernés". En collaboration avec le service de Pédiatrie néonatale, réanimation, neuropédiatrie du CHU de Rouen (dirigé par Stéphane Marret), l’équipe NeoVasc cherche désormais à caractériser des biomarqueurs permettant un diagnostic précoce et à identifier des cibles thérapeutiques. (...)