Alzheimer : l'hibernation animale, une piste pour soigner la maladie
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Une protéine serait associée à la plasticité des synapses et à la régénération des connexions, observée chez les animaux qui hibernent. Une découverte importante pour la recherche sur les maladies neurodégénératives.
Une équipe anglaise de l'Université de Leicester a découvert que la protéine RBM3 aide à restaurer l'activité cérébrale quand les animaux sortent de l'hibernation. Cette découverte pourrait bien être utile dans la recherche sur les traitements des maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Pour mieux comprendre l'enjeu de cette étude, parue dans la revue scientifique Nature, il convient de s'intéresser au processus d'hibernation animale. Quand les marmottes, hérissons et ours hibernent, le nombre de connexions cérébrales, appelées synapses, diminue, afin de leur permettre de rentrer dans cet état de "torpeur". Cette perte de synapses, de l'ordre de 20 à 30 %, fait chuter la température de l'organisme qui passe alors de 37 degrés à 16-18 degrés.
Au moment du réveil et du réchauffement de l'organisme, les synapses se reforment. Cette régénération des synapses relance l'activité cérébrale, sans aucune perte de mémoire.
Les chercheurs anglais ont constaté que ce mécanisme de destruction-réparation des synapses au cours de l'hibernation, appelé plasticité des synapses, était rendue possible grâce à l'activité de la protéine RBM3. Dans l'expérience des scientifiques, cette formation de nouvelles connexions nerveuses n'a été constatée que sur des jeunes souris.
Les résultats de cette étude vont être approfondis pour déterminer dans quelle mesure cette protéine pourrait jouer un rôle dans la protection des synapses, dont la réduction constitue un marqueur des démences comme la maladie d'Alzheimer.