Une nouvelle étude, menée par l'Association américaine de la maladie d'Alzheimer, montre qu'un grand nombre de médecins généralistes n'osent pas avouer à leurs patients qu'ils sont atteintes de la maladie d'Alzheimer, lorsque le diagnostic est établi. Lorsque les chercheurs ont demandé aux personnes soignées pour cette maladie, si leur médecin généraliste les avait informé dès le diagnostic, 45% d'entre eux ont répondu par la négative. En comparaison, 90% des personnes atteintes d'un des principaux cancers (cancer du sein, colorectal, du poumon et de la prostate) ont dit qu'ils avaient été informés dès le diagnostic.

Une maladie qui fait peur

"Avec la maladie d'Alzheimer, c'est comme si nous étions revenus dans les années 70, dans les cabinets de médecins" a déclaré Beth Kallmyer, vice-présidente de l'Association Alzheimer. "A l'époque, le mot cancer était tabou et on n'en parlait ni chez le médecin ni à la maison. Cela a bien changé depuis mais maintenant c'est la maladie d'Alzheimer qui fait peur".

Pour justifier leurs réticences à énoncer le diagnostic de la maladie, les médecins évoquent la crainte de provoquer de la détresse émotionnelle chez leurs patients ainsi que le manque de temps et de ressources pour expliquer pleinement ce que signifie le diagnostic. Ils attendent souvent que la maladie soit plus avancée et que les signes soient évidents pour commencer à en parler à leurs patients.

"Bien sûr, nous plaidons pour plus de transparence dans les cabinets mais je comprends les craintes de certains confrères car on met facilement une étiquette sur une maladie. Le patient va se dire "J'ai la maladie d'Alzheimer alors à quoi bon suivre un traitement. Autant chercher un centre de soins tout de suite"  explique le Dr Robert Wergin, président de l'Académie américaine des médecins de famille.

Ce que regrette l'Association Alzheimer qui souligne : "Les patients ont le droit de savoir qu'ils ont cette maladie du cerveau progressive et mortelle. Dire à la personne atteinte d'Alzheimer la vérité sur son diagnostic devrait être une pratique normale. cela permettrait aussi à ces patients de participer, s'ils le souhaitent, à des essais cliniques, qui portent sur les débuts de la maladie".

Auteur de l'article original: Catherine Cordonnier
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 19. Avril 2015
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