Assiste-t-on à une reconnaissance de l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques ?
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L'agence de sécurité sanitaire recommande dans un rapport une meilleure prise en charge médicale des personnes «électro-hypersensibles». Mais observe qu'aucune preuve scientifique n'existe pour prouver un lien de causalité entre la santé et les ondes de nos téléphones et autres wi-fi.
Les personnes hypersensibles aux ondes électromagnétiques doivent bien avoir des soins adaptés, mais aucun lien n’est prouvé entre leurs maux et les fameuses ondes. Voici, brossée à gros traits, la conclusion du rapport rendu public ce mardi par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). La reconnaissance officielle d’une pathologie spécifique pour ces personnes n’est donc pas à l’ordre du jour.
En 2013, déjà, un précédent rapport pointait le manque de «risque sanitaire avéré» des ondes qui saturent notre environnement entre le téléphone portable, le wi-fi et les antennes relais.
Pour ce nouveau rapport, l’agence a mobilisé pendant quatre ans quarante experts qui ont examiné toute la littérature scientifique existante, auditionné des médecins, des chercheurs, des associations et enregistré «plus de 500 commentaires complémentaires de scientifiques et parties prenantes intéressés» dans le cadre d’une consultation publique sur le sujet. «On a pris le sujet à bras-le-corps», estime Olivier Merckel, le chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Anses.
«Aucune preuve expérimentale solide»
L’enquête avait deux objectifs : définir l’hypersensibilité aux ondes d’une part, et en examiner les causes d’autre part. Pour le premier, chou blanc. «En réalité, on ne peut pas répondre à cette question» de la définition de ces troubles, continue Olivier Merckel. Pour la raison que «les tentatives de diagnostics ne sont pas validées scientifiquement» assure-t-il. La seule possibilité pour définir l’électro-hypersensibilité repose en effet sur l’autodéclaration des personnes.
Et sur le second objectif, celui de repérer les liens de cause à effet entre les troubles et les ondes électromagnétiques, pas non plus de réponse. «Les ondes existent, elles sont partout», pose Olivier Merckel. «Mais la question de leur impact sur la santé reste entière», au moins avec les connaissances scientifiques actuelles. «Aucune preuve expérimentale solide ne permet actuellement d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes» électro-hypersensibles, estime l’Anses. (...)