Assouplissement des règles pour les conducteurs diabétiques
- 594 lectures
Obligés jusqu’à présent de se déclarer auprès d’un médecin agréé par la préfecture de police, les diabétiques pourront bientôt faire cette démarche auprès de leur médecin généraliste.
Les conditions de validation du permis de conduire vont être assouplies pour les diabétiques, a annoncé mardi 7 novembre l’association qui les représente. Les personnes souffrant de diabète de type I ou II devaient jusqu’à présent déclarer leur pathologie à l’auto-école, puis obtenir un accord du médecin agréé par la préfecture de police. Une hypoglycémie peut en effet être à l’origine de malaises potentiellement dangereux sur la route. «La démarche pourra dorénavant être faite auprès du médecin traitant», indique Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques (FFD). «C’est une simplification importante pour les patients, qui se sentaient parfois montrés du doigt par cette mesure» poursuit-il. Les conditions de l’assouplissement, négocié depuis une dizaine d’années par l’association, doivent encore être précisées par une circulaire du ministère de la Santé.
Quelque 3,7 millions de patients sont traités en France pour des diabètes de type I ou II. Ils seront plus de 4 millions en 2020, a rappelé hier la FFD en présentant 15 propositions pour améliorer la prévention et la prise en charge de cette pathologie chronique. Parmi elles, l’éducation à la santé dès l’école, le renforcement du repérage précoce de la maladie, l’accès facilité aux soins grâce à la télémédecine…
Après un an de réflexion et de consultations tous azimuts, l’association de malades se donne quatre ans pour obtenir des résultats concrets. «Il y a un vrai besoin d’accompagnement des malades», témoigne Aubépine, une patiente active sur les réseaux sociaux. «Ils se sentent souvent seuls et ne savent pas à qui parler de leurs craintes».
Une maladie silencieuse
La Fédération, qui s’est inspirée d’expériences menées à l’étranger, propose notamment de lever certaines restrictions à l’emploi. Aujourd’hui un diabétique ne peut être marin, personnel navigant, policier ou gendarme, malgré les progrès technologiques et thérapeutiques réalisés ces dernières années. Alors qu’au Canada il est possible d’être pilote de ligne et, sous certaines conditions, pompier aux États-Unis quand on est malade.
Expert auprès de l’association, Jean-François Thébaut insiste pour sa part sur l’importance de l’accompagnement thérapeutique, notamment dans les phases critiques: les changements de traitement ou la mise en place des injections. Mais plus que tout, l’annonce de la maladie est un moment crucial qui nécessite plusieurs consultations afin de permettre à la personne de bien prendre conscience de l’enjeu. (...)