Soutenus par de nombreuses associations, des députés demandent de réallouer les financements pour la prise en charge de l’autisme aux "approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité". Les pratiques découlant des théories psychanalytiques sont mises au panier, au grand dam de leurs défenseurs.

Un trouble neurologique, pas une "psychose"

Plusieurs décennies d’études scientifiques ont démontré que les troubles du développement désignés sous le terme générique "d’autisme" sont de nature neurologique. Ce constat réfute diverses hypothèses historiques qui, par ailleurs, n’avaient pas apporté d’arguments en leur faveur – au premier rang desquels l’idée selon laquelle l’autisme serait une "psychose" induite par les comportements et les intentions maternelles.

En France [1], pays où de nombreuses universités de psychologie présentent de nombreuses hypothèses de la psychanalyse (freudienne, jungienne, lacanienne…) comme des faits avérés, cette thèse non-scientifique reste enseignée. Elle est également au cœur d’une offre de prise en charge thérapeutique évaluée par la Haute Autorité de Santé comme "inefficace".

S’appuyant sur ces constats, le député Daniel Fasquelle porte ce 8 décembre 2016 à l'Assemblée nationale une proposition de résolution [2] invitant le gouvernement "à condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes [dans la prise en charge de l'autisme]". Le texte, soutenu par une centaine de députés, encourage l’État à n’autoriser et à ne rembourser, pour l’autisme, "que les thérapies et les programmes éducatifs conformes aux recommandations de la HAS".
Un texte soutenu par de nombreuses associations

Les principales associations de patients autistes et de leurs familles (Agir et Vivre l'Autisme, Vaincre l'autisme, Asperger aide France, Collectif Egalited, Autistes sans frontières, Maison de l'Autisme...) appellent à soutenir ce texte ainsi qu'une pétition sur change.org qui dépassait les 4.000 signatures ce 6 décembre. Celles-ci militent depuis de très nombreuses années pour permettre l’accès, dans notre pays, aux approches éducatives et thérapeutiques développées et évaluées au niveau international.

Les recommandations de bonnes pratiques de prise en charge émises en mars 2012 par la HAS sont "d'importance vitale pour l'amélioration de la prise en charge de l'autisme", souligne le texte de résolution, qui invite le gouvernement à "réallouer en totalité les financements aux approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité", au détriment de celles qui ne sont pas recommandées, en l'occurrence la psychanalyse.

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Auteur de l'article original: Rédaction d'Allodocteurs.fr
Source: France TV info
Date de publication (dans la source mentionnée): Jeudi, 8. Décembre 2016
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