Autisme : un médicament non recommandé augmenterait les risques de suicide
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Suite au communiqué de l'association Vaincre l'autisme sur le suicide de Yassine, l'Agence nationale du médicament rappelle sur son site les risques d'un médicament antipsychotique, l' Abilify qui, mal prescrit, augmente les risques de suicide et de pensées suicidaires.
Yassine a 13 ans. Autiste, il est soigné avec de l'aripiprazole, une molécule commercialisée entre autres sous le nom d'Abilify. Or, cet antipsychotique est indiqué dans le traitement de troubles bipolaires ou de la schizophrénie, mais nullement autorisé dans le traitement des troubles autistiques.
Conséquence, le jeune adolescent se défenestre du 10e étage en mai 2015. Le 8 février 2016 l'association Vaincre l'autisme alerte les autorités et raconte cette terrible histoire dans un communiqué.
Les risques de suicide ont été identifiés
Suite à cette tragédie, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelle sur son site les conditions d'utilisations de ce médicament.
L'aripiprazole (Abilify et génériques) est un antipsychotique de deuxième génération prescrit pour
- le traitement de la schizophrénie chez les adultes et les adolescents âgés de 15 ans ou plus ;
-le traitement des épisodes maniaques modérés à sévères des troubles bipolaires de type I et dans la prévention de récidives d'épisodes maniaques chez l'adulte ayant présenté des épisodes à prédominance maniaque et pour qui les épisodes maniaques ont répondu à un traitement par aripiprazole ;
- le traitement des épisodes maniaques modérés à sévères des troubles bipolaires de type I chez l'adolescent âgé de 13 ans ou plus pour une durée allant jusqu'à 12 semaines.
L'agence insiste sur la contre-indication de la prescription de ce traitement pour l'autisme.
«Mais, la sécurité et l'efficacité de l'ariprazole dans les troubles autistiques n'ont pas été établies et notamment chez les patients de moins de 18 ans.» L'Agence souligne que le suicide et les comportements suicidaires sont bien des effets identifiés et mentionnés dans la notice. Elle ajoute que ces effets indésirables requièrent « une surveillance rapprochée des patients à risque. »
«Au niveau international, depuis la commercialisation de l'aripiprazole en 2002, 7 cas de suicides et 137 cas de comportements / idées suicidaires ou de tentatives de suicide ont été rapportés chez des enfants et adolescents âgés de 3 à 17 ans », conclut l'Agence.