AVC du jeune adulte : les chercheurs ont découvert un gène responsable
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Un gène déjà impliqué dans la survenue de migraines et d'infarctus du myocarde serait également responsable des accidents vasculaires cérébraux des personnes jeunes. Cette découverte devrait permettre d'identifier les personnes à risque.
L'accident vasculaire cérébral touche 130 000 personnes chaque année, dont 33 000 en meurent . On sait que l'hypertension artérielle est la première responsable de l'AVC chez les personnes de plus de 65 ans. Mais jusqu'à présent, on ne savait pas vraiment ce qui provoquait ces accidents vasculaires chez les jeunes adultes.
Les chercheurs de l'Inserm, en collaboration avec le Centre hospitalier régional universitaire de Lille et l'Institut Pasteur pensent avoir levé le voile, en découvrant le gène qui serait impliqué dans la survenue de cette cause majeure d'accident cérébral chez la personne jeune. Ce gène (appelé PHACTR1) n'est pas tout à fait inconnu des chercheurs puisqu'il est connu pour être également associé à la survenue de migraines et d'infarctus du myocarde.
"La dissection des artères cervicales est une cause majeure d'attaque cérébrale du sujet jeune. Elle consiste en un saignement qui survient dans l'épaisseur même de la paroi des artères carotides ou vertébrales et qui va "déchirer" l'artère (d'où le terme de dissection) longitudinalement sans rompre le vaisseau" expliquent les chercheurs de l'unité "Santé publique et épidémiologie moléculaire des maladies liées au vieillissement" de l'Inserm, qui viennent de publier leurs travaux dans la revue Nature Genetics.
"Ce saignement va être à l'origine d'un hématome qui va diminuer le diamètre de l'artère. La formation d'un caillot à l'intérieur de l'artère va stopper ainsi totalement le passage du sang vers le cerveau, entraînant un accident vasculaire cérébral".
On va pouvoir identifier les personnes à risque
Les causes de cette dissection (c'est-à-dire du déchirement) sont encore inconnues car elles apparaissent souvent chez des personnes qui n'avaient pas de facteurs de risques comme une maladie héréditaire. "Toutefois, plusieurs hypothèses sont en faveur d'une susceptibilité"individuelle, portée par le génome qui favoriserait la survenue de dissections artérielles" ajoutent les chercheurs. C'est pourquoi ils ont décrypté le génome de 2052 malades atteints de dissection (de 12 pays différents) et comparé leurs génomes à ceux de 17 064 personnes non atteintes.