Bonne nouvelle, la greffe de neurones est désormais possible
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Une équipe franco-belge vient de réparer le cortex cérébral d'une souris adulte grâce à une greffe des neurones dérivés de cellules souches embryonnaires. A terme, l'expérience représente un espoir de soigner les maladies cérébrales.
Réparer le cerveau, une réalité envisageable? C'est ce que l'on peut espérer à terme, après la prouesse scientifique du professeur Afsnaeh Gaillard, chercheuse à l'université de Poitiers, en collaboration avec l'Institut de recherche interdisciplinaire en biologie humaine et moléculaire de Bruxelles.. Pour la toute première fois, un être vivant a reçu des neurones greffés directement dans son cerveau grâce à la thérapie cellulaire. Les résultats de l'expérience qui a duré plus de douze mois sont relatés dans la revue scientifique Neuron.
Rétablir des liaisons neurologiques
Les chercheurs ont d'abord dû prélever les neurones adéquats sur des cellules souches embryonnaires, cultivées in vitro. Une opération délicate étant donné que le cortex est composé d'une centaine de types de neurones, répartis sur six couches et aires cérébrales distinctes. Et que ces différents neurones ne sont pas interchangables.
Ils ont ensuite greffé les cellules obtenues dans le cortex visuel lésé de souris adultes d'une souris et ont observé leur comportement pendant un an. "Le système était en place après un mois et demi et des connexions se sont formées, explique le professeur Gaillard, citée par le Figaro. Nous avons greffé des progéniteurs de neurones visuels, des cellules immatures qui après la greffe se sont encore développées, puis ont établi les bonnes connexions avec les bons neurones. En stimulant l'oeil des souris, nous avons vu s'activer les neurones greffés." A la fin des 12 mois, la greffe avait "pris" chez 61 % des animaux.
Des limites et des promesses
Un petit bémol vient atténuer l'enthousiasme de l'opération. A l'issue de l'observation, Le Figaro rapporte que "six greffons sur 47 contenaient une large proportion de cellules non-neuronales, ce qui pourrait indiquer la formation d'un tératome, type de tumeur formé par des cellules non correctement différenciées." (...)