Burn-out : un risque élevé chez les professionnels de santé
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Les cordonniers mal chaussés, les coiffeurs chauves… et des soignants en mauvaise santé psychologique. En effet, le burn-out, ce syndrome lié au stress, au surmenage à la lassitude n’épargne pas le corps médical.
Aussi nobles soient-ils, les métiers de la santé comprennent aussi leur lot d’anxiété et d’épuisement.
Forte responsabilité, travail de nuit, tensions d’équipe sont en effet monnaie courante. Et l’impact sur les ressources psychologiques des soignants n’a rien d’anodin. Dernière étude publiée à ce sujet ? Un travail mené en 2012 par les Drs Vincent Travers, Antoine Watrelot et Henri Cuche, auprès de 1 204 soignants.
Résultats, « près de 50 % des praticiens pointaient une qualité de vie dégradée. Plus d’un quart des praticiens de bloc opératoire se sentent exténués après le travail ».
Autre point, « sur une échelle de 1 à 10, l’appréhension de la charge de travail engendrerait un stress de 8,3/10, une sensation d’épuisement de 7,6/10, une impossibilité de déconnecter : 7,5/10 ». Au total, 43,3% des volontaires interrogés rapportaient « une fatigue récurrente » et « 36,5% un rythme » difficile à tenir. Dans les cas les plus extrêmes, 6,3% ont déclaré avoir des pensées suicidaires. Autant de troubles associés à la survenue d’un burn-out.
Jeunes médecins, urgentistes…
Cette étude n’est ni la première ni la dernière à évoquer le sujet du burn-out médical. Medscape a lancé son enquête auprès de 20 000 médecins de 6 pays européens (Allemagne, Espagne, Etats-Unis, France, Portugal, Royaume-Uni). Résultat, avec l’Espagne et le Portugal, les médecins Français sont les plus fatigués avec taux d’épuisement rapporté par les professionnels de 42%.
Début janvier 2019, deux psychiatres de l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille publiaient une compilation de 37 travaux scientifiques, menés dans plusieurs hôpitaux français de 2000 à 2017.
Sur les 15 000 praticiens interrogés, 49% éprouvent au moins l’un des trois symptômes caractéristiques du burn-out à savoir la perte du sentiment d’accomplissement, la lassitude et la déshumanisation du soin. Et 5% souffraient d’un burn-out à un degré sévère. Les plus à risque étaient les jeunes praticiens et les urgentistes.
Enfin, le taux de burn-out est deux fois plus élevé dans le corps médical comparé aux autres professions.
A noter : le burn-out induit chez les médecins un risque élevé de dépression, d’addiction et de suicide.