Cancer du cerveau : traiter les enfants… comme des enfants
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Pour soigner efficacement les petits patients atteints de gliome malin de l’enfant et de l’adolescent, une tumeur cérébrale, il faudrait adapter le traitement. Car le cancer n’est pas le même que celui qui touche l’adulte. Un consortium international de chercheurs vient de publier, à l’occasion de la Journée internationale du cancer de l’enfant (ce 15 février), une étude démontrant la nécessité de traiter différemment enfants et adultes.
Menée par un consortium international*, une grande étude clinique sur le gliome malin de l’enfant et de l’adolescent offre des informations essentielles sur ce cancer du cerveau. D’une part, les résultats de ce travail démontrent « l’absolue nécessité de mener des essais cliniques pédiatriques spécifiques et de ne pas simplement décliner chez l’enfant un traitement utilisé chez l’adulte », notent les auteurs. « Car même si les maladies portent un nom identique elles sont pourtant bien différentes. »
Pour s’en rendre compte, les chercheurs ont voulu vérifier « si l’ajout d’un traitement anti-angiogénique (bevacizumab ou Avastin®) au traitement classique de radiothérapie-chimiothérapie après la chirurgie pouvait permettre d’améliorer la survie de ces jeunes patients ». Chez l’adulte, ce médicament peut significativement retarder les rechutes. Or cette étude montre que « cet ajout ne retarde pas la rechute et n’augmente pas la survie des jeunes malades par rapport au traitement classique ».
Une base de données pour faire avancer la recherche
D’autre part, cet essai clinique représente une vraie mine d’informations et de connaissances sur cette pathologie. En effet, tous les enfants participants ont bénéficié du séquençage de leur tumeur. « Les connaissances accumulées ont été regroupées dans une base de données académique qui réunit de manière anonymisée les données histologiques, biologiques, génétiques et radiologiques des tumeurs », indiquent les scientifiques. « Cette base est mise à la disposition des chercheurs pour continuer à avancer collectivement dans la meilleure connaissance de cette pathologie. »
A noter : les gliomes malins sont la première tumeur cérébrale maligne chez l’enfant.
*dirigé par les pédiatres de Gustave Roussy réunissant les plus grandes institutions de cancérologie pédiatrique d’Europe, du Canada et de l’Australie