Cancer à l’adolescence : un défi à l’âge de tous les changements
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Le cancer reste rare à l’adolescence. Toutefois, sa prise en charge doit être adaptée, de façon à aider les jeunes patients à surmonter cette épreuve, alors qu’ils doivent déjà affronter la puberté et ses nombreux défis. Des services spécialisés se développent en France.
Plus des enfants, pas tout à fait des adultes encore, les adolescents sont des êtres en transition. Ce qui rend d’autant plus difficile la maladie. « Lorsque le cancer survient à cette période de transformation physique, psychique et sociale intense, les patients doivent bénéficier d’une prise en charge adaptée », souligne l’Institut Curie.
C’est la vocation des services AJA (adolescents-jeunes adultes) des centres de lutte contre le cancer, des services dédiés aux adolescents (15-17 ans) et aux jeunes adultes (18-25 ans). Jusque récemment, les adolescents atteints de cancer étaient pris en charge soit en pédiatrie, soit en oncologie adulte. « Pour les plus jeunes, il s’agit plutôt de cancers pédiatriques comme les leucémies aiguës, les lymphomes ou les tumeurs cérébrales et avec l’avancée en âge, les cancers de type adultes apparaissent », détaille le Dr Valérie Laurence, chef du Service Adolescents-Jeunes Adultes (AJA) du centre d’oncologie SIREDO (Soins, Innovation, Recherche, en oncologie de l’Enfant, de l’aDOlescent et de l’adulte jeune) à l’Institut Curie. « Certains cancers cependant, comme les sarcomes osseux et les tumeurs germinales gonadiques, sont spécifiques de l’adolescence. »
Vécu difficile
Les jeunes patients sont également tiraillés entre l’enfance et l’âge adulte dans leur vécu de la maladie : « Alors qu’ils commencent à gagner en autonomie, les études ou l’entrée dans la vie active sont retardées par le cancer et les parents reviennent sur le devant de la scène. Alors que la puberté vient de se produire et que leur sexualité se développe, la pilosité ou les règles disparaissent à cause des traitements, leur donnant l’impression de régresser », commente Marie-Cécile Lefort, infirmière coordinatrice de l’équipe mobile Adolescents, Jeunes Adultes. Sans oublier que « les traitements ont parfois un impact sur la fertilité future, ce qui leur demande de se projeter prématurément dans l’avenir. Tout cela est très déstabilisant », ajoute le Dr Laurence.
A l’Institut Curie, « l’écoute, la confiance et la complicité que nous établissons avec les patients, associée à un cadre de fermeté dont ils ont besoin à cet âge, améliorent le vécu de la maladie et la compliance aux traitements », conclut Marie-Cécile Lefort.