Une équipe de recherche internationale a mis en évidence une molécule du sang, de plus en plus présente avec l'âge, qui serait en partie responsable du déclin cognitif à l'origine de démence. Ce facteur de vieillissement est réversible chez la souris, ce qui donne l'espoir d'un traitement antivieillissement chez l'homme.

Le déclin cognitif serait en partie lié à une protéine qui s'accumule dans le sang avec l'âge, selon une étude publiée lundi 6 juillet dans la revue scientifique Nature Medicine.

La molécule identifiée comme un facteur de vieillissement est la Bêta-2 microglubuline (B2M), un composant lié au contrôle du système immunitaire. Elle bloquerait la régénération des cellules de l'hippocampe, la zone du cerveau liée à la mémoire.

Les scientifiques ont étudié le cerveau de souris âgées et de souris plus jeunes. Ils ont tout d'abord observé que la transfusion de sang de jeunes individus chez des souris plus âgées améliorait leurs fonctions cognitives et rétablissait même leur mémoire. Au vu de ces résultats, ils ont supposé qu'un élément du sang, la B2M, pouvait être à l'origine du déclin cognitif. Pour en être sûr, ils ont effectué l'opération inverse et ont injecté du sang d'individus âgés chez des souris plus jeunes. Ces dernières ont alors obtenu de moins bons résultats aux tests d'apprentissage et de mémoire que les souris jeunes non-transfusées, suggérant que la B2M agissait bien négativement sur le fonctionnement cognitif et la création de nouveaux neurones.

Lors d'expérimentations complémentaires, les chercheurs ont constaté que le taux de B2M augmentait avec l'âge chez les souris, mais aussi chez l'homme. La molécule a en effet été trouvée en grandes quantités dans le sang et dans le liquide céphalo-rachidien du cerveau chez des personnes âgées sujettes à des troubles de la mémoire et de l'apprentissage.

Pour autant, l'effet de ce facteur de vieillissement pourrait bien être inversé. Chez les jeunes souris ayant reçu du sang de souris âgées, l'action de la molécule a disparu au bout de trente jours après la transfusion. Les jeunes souris ont alors retrouvé des fonctions cognitives normales. (...)

Auteur de l'article original: Hélène Bour
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 13. Juillet 2015
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