Décryptage de nos petites phrases de parents
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Ce n’est pourtant pas faute d’avoir lu (et relu) Dolto ! A force, on a bien compris que Théo n’était pas un prolongement de nous-même et qu’il fallait lui « parler vrai ». Pourtant, certains de nos propos fréquemment répétés (pour son bien !) lui envoient un double discours, pas aussi franc ni bienveillant qu’on aimerait le croire. Le décryptage de Samuel Lepastier, psychanalyste.
"Mais si, je te fais confiance, mais…"
Voilà un message bien paradoxal. Tout tient dans le « mais », qui renvoie à un reproche implicite, même si l’on ne s’en rend pas compte. Au fond, on manque simplement de franchise !
Ce que l’enfant comprend ? Qu’on se méfie un peu de lui, qu’on ne lui fera confiance que lorsqu’il aura fait ses preuves. Ce qu’il peut vivre comme un manque d’amour…
La phrase alternative : « Ce comportement idiot ne remet pas en cause ma confiance en toi »
"Tu seras toujours mon bébé"
Tout dépend de l’intention qui se cache derrière cette phrase. Elle peut exprimer « je t’aime autant que lorsque tu es venu au monde » ou « j’ai besoin que tu restes bébé pour continuer à t’aimer ».
Ce que l’enfant comprend ? Dans le premier cas, cela va le rassurer. Dans le second, il peut avoir peur de perdre notre affection s’il gagne en autonomie, et donc refuser de grandir.
La phrase alternative : « J’ai hâte que tu sois adulte, j’aurai l’impression d’avoir accompli ma mission. »
"Je suis fière de toi"
Apparemment valorisante, cette phrase peut en réalité masquer une déception que l’on éprouve vis à vis de nous-même, et la revanche que l’on espère prendre à travers Théo.
Ce que l’enfant comprend ? Qu’il est plus aimé pour ce qu’il « fait » que pour ce qu’il « est ». C’est comme si on lui disait « je suis fier de moi… parce que je suis fier de toi. » C’est lui coller une sacrée pression…
La phrase alternative : « Tu peux être fier de toi ! »
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