La dépression était la cause officielle du suicide de Robin Williams en août 2014. Mais, sa veuve Susan a révélé à plusieurs médias américains que son mari souffrait d’une maladie rare et incurable, la démence à corps de Lewy.
Atlantico : Plus d'un an après la mort de Robin Williams, sa femme a pris la parole dans une interview accordée au magazine "People". Elle révèle que l'acteur ne souffrait pas de la maladie de Parkinson, mais d'une autre pathologie neurodégénérative : la démence à corps de Lewy. Quelle est cette maladie ? 

André Nieoullon : La maladie à corps de Lewy est une démence qualifiée de dégénérative en ce sens qu’elle est liée, au même titre que la maladie d’Alzheimer avec laquelle elle partage quelques traits, à la disparition progressive de certaines catégories de neurones dans des régions du cerveau qui ont en charge les fonctions cognitives, en particulier les processus attentionnels et la conscience.

Cette maladie est fréquente et reste paradoxalement très mal connue du fait de la difficulté de son diagnostic différentiel, certains aspects de la maladie se rapprochant à la fois de la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson. 

L’origine de la maladie, qui se caractérise au plan physiopathologique par des stigmates fréquents dénommés "corps de Lewy" du nom de l’anatomo-pathologiste qui les a découverts en 1912, et qui représentent des agrégats de protéines particulières, dont l’une bien connue des spécialistes de la maladie de Parkinson, l’alpha-synucléine. Les causes ne sont pas connues et la maladie apparait le plus souvent de façon sporadique. A ce jour, il n’existe malheureusement pas de traitement de la démence à corps de Lewy et, après le diagnostic, la maladie évolue pendant quelques années (5 à 8 années) avant la disparition du malade. Ainsi il est compréhensible que la maladie de Robin Williams ait pu être confondue avec une maladie de Parkinson. C’est chose fréquente, les troubles de la conscience étant souvent précédés par des symptômes plus caractéristiques de la maladie de Parkinson, bien que cela soit loin d’être systématique.

 

Auteur de l'article original: André Nieoullon - Interview sur le site Atlantico.fr
Source: Atlantico
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 9. Novembre 2015
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