Dépakine : la ministre de la Santé demande une enquête
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L'antiépileptique à base de valproate serait responsable de plus de 370 malformations à la naissance. Alertée par un député, la ministre des Affaires sociales et de la Santé demande une enquête à l'Igas.
Il y quelques jours, un député alertait les autorités sanitaires sur le nombre de malformations intervenues sur des bébés dont les mamans prenaient des médicaments anti-épileptiques à base de valproate (Dépakine®, Dépakote®, Dépamide®, Micropakine® et génériques). Ces médicaments auraient provoqué en France 377 malformations entre 1986 et 2015 ainsi que 54 fausses couches, avortements ou décès de bébés en bas âge.
Selon une information du Figaro, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine a demandé à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) d'ouvrir une enquête concernant cet épileptique, "afin d'analyser les mécanismes de prise de décision en tenant compte de l'évolution des connaissances scientifiques, des éléments issus de la pharmacovigilance, des décisions intervenues dans d'autres pays, notamment européens, et des conditions d'utilisation de ce médicament".
La ministre de la Santé a également demandé à l'Agence du médicament (ANSM) et à la caisse nationale de l'Assurance-maladie de recenser les enfants exposés in utero au valproate de sodium et atteints de malformations ou souffrant de troubles neuro-comportementaux.
Comme le souligne l'ANSM dans un guide à destination des médecins prescripteurs, des études menées chez des enfants exposés in utero aux médicaments à base de valproate ont montré que le risque de malformations congénitales est en moyenne de 10,73 %, soit un risque beaucoup plus élevé que celui de la population générale, qui est de 2 % à 3 %.
En outre, le quotient intellectuel (QI) mesuré chez des enfants d'âge scolaire (6 ans) exposés in utero au valproate est en moyenne de 7 à 10 points inférieur à celui des enfants exposés à d'autres antiépileptiques.