Des pieuvres au chevet des prématurés
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De nombreux hôpitaux se munissent de poulpes dans leurs services de réanimation néonatale. L'on vous rassure, ce ne sont pas de nouvelles couveuses. Ces animaux marins sont tricotés pour apaiser les nourrissons.
TENTACULES BÉNÉFIQUES. Le service de réanimation néonatale à l'hôpital Kremlin Bicêtre, un vendredi après-midi. Evelyne Goute, Administratrice Régionale de Petite pieuvre sensation Cocon (PPSC), arrive avec un carton. "Heureusement que tu pouvais nous en livrer aujourd'hui. Je croyais qu'il m'en restait une douzaine alors qu'en fait je n'en avais plus que six", lui souffle une infirmière à son accueil en récupérant la boîte. A l'intérieur, des dizaines de petites pieuvres en coton de toutes les couleurs, chacune sous emballage. D'autres mollusques cotonneux colorent déjà les couveuses de bébés prématurés entourés de si nombreux fils pour une si petite taille. Mais que viennent faire ces monstres marins à leur chevet ? Et bien, ils les rassurent et les empêchent de se faire du mal. Les nourrissons ont en effet tendance à s'agripper à tout ce qui les entourent (Il s'agit d'un réflexe animal de survie : le "grasping reflex"). Sauf que pour les prématurés, cela se traduit par une tendance à retirer leurs tubes respiratoires et sondes gastriques (dont la remise en place est désagréable pour l'enfant), ou à gêner les doigts des sages-femmes et infirmières qui les soignent. Les tentacules de ces mollusques en textile - conçus sur le modèle du cordon ombilical - permettant donc à ces petites crevettes de s'y accrocher en toute sécurité. Autre observation de certains infirmiers et sages-femmes : le rythme cardiaque de ces bambins ralentirait en compagnie de ces pieuvres, laissant à penser que ces dernières les détendraient. D'où leur prescription par le personnel médical pour les bébés prématurés particulièrement nerveux.