Deuil : comment parler de la mort à un enfant ?
- 874 lectures
La mort fait partie de la vie et il est plutôt néfaste de ne pas en parler à ses enfants. Encore faut-il respecter certaines règles.
Quelle que soit l’origine sociale ou culturelle d'une société, "la mort et l’enfant" posent aux adultes un problème souvent insoluble. Elle fait partie de la vie et même si l’on voulait la cacher, les cours de récréation ou tout simplement la télévision, sont là pour rappeler à l’enfant qu’elle existe et qu’elle obsède les adultes.
Le rapport de l’enfant avec la mort
Les parents pensent que leurs enfants ne savent rien de la mort. Erreur, ils n’en parlent pas, uniquement parce qu'on les empêche d’en parler. L’adulte méconnaît le savoir de l’enfant sur la mort, tout comme il méconnaît son savoir sur la sexualité. Car pour les parents, c’est parce qu’il est "non soumis au sexe et à la mort", à l'inverse de papa et maman, que l’enfant serait heureux. Pourtant il existe une règle sur laquelle tous les spécialistes sont d’accord : "Ne jamais mentir… Mais, ne pas être brutal non plus". La vérité doit être exprimée avec douceur et simplicité. Car les questions arrivent tôt, vers deux ou trois ans.
Adapter l'information à l’âge
C'est en grande partie à cause des grand-parents : l’enfant les trouve vieux et évoque parfois la disparition de l’un d'eux. La réponse doit alors l’assurer que le décès n’est qu’un "sommeil sans besoin, sans souffrance".
Ensuite, entre trois et cinq ans, l’enfant prend conscience de sa propre mort. Que répondre à l’inéluctable question : "Quand est-ce que l’on meurt ?" Si l’on en croit la psychanalyste Françoise Dolto, il faut dire que "l’on meurt quand on a fini sa vie".
Vers sept-huit ans, les questions sont moins nombreuses, mais attention, les cauchemars traduisent les premières vraies angoisses cachées. Enfin, plus tard, à la question "Pourquoi faut-il mourir ?" la réponse "parce que c’est la vie" est sans doute insuffisante. A chaque parent l’appréciation de ce que l’on doit raconter.
Lorsque survient un décès dans la famille, il y a confrontation avec la mort. Les gros mensonges du type : "maman est partie pour un très long voyage", ne font qu’augmenter l’angoisse de l’enfant. Il ne faut pas éluder et répondre sans tricher car, citons encore Françoise Dolto : "Il faut que la réalité demeure dans les mots de la réalité".