Leur handicap ne se voit pas, mais ses répercussions dans leur vie se font bien ressentir. Aujourd’hui 8 % des élèves d’une classe d’âge sont dys (dyslexiques, dysphasiques, dysorthographiques, dyspraxiques ou dyscaculiques*), comme l’a souligné la Haute autorité de santé, qui a dévoilé ce mercredi ses recommandations pour améliorer le parcours de santé de ces enfants.

Les troubles dys résultent d’anomalies dans le développement cognitif de l’enfant et se manifestent différemment : « Certains enfants parlent mal, d’autres lisent très lentement ou ont du mal à écrire, d’autres encore ont des difficultés massives dans l’apprentissage du calcul… Mais si tous ont une fonction altérée, ils en ont d’autres qui fonctionnent très bien », explique le Dr Catherine Billard, neuropédiatre. La sévérité de ces troubles varie d’un enfant à un autre et il est par ailleurs fréquent qu’un même enfant soit atteint par plusieurs troubles en même temps.

Le diagnostic souvent trop tardif
Et ces troubles spécifiques du langage et des apprentissages ont souvent des conséquences très douloureuses pour ceux qui en souffrent : « quand le diagnostic n’est pas posé, l’enfant et sa famille ne comprennent pas ce qui leur arrive », constate le Dr Catherine Billard. « Et à l’école, l’enfant va très vite être marginalisé », souligne Christine Auché-Le Magny, membre de la Fédération française des dys. Les enfants dys sont parfois accusés d’être paresseux, inattentifs… « Et comme ces troubles sont durables, ils peuvent entraîner des conséquences néfastes sur son insertion scolaire et sociale. D’autant que l’enfant peut perdre vite confiance en lui et devenir anxieux », complète le Pr Dominique Le Guludec, présidente de la Haute autorité de santé.

« Or, ces enfants sont capables d’apprendre dans tous les domaines si on les aide », affirme Christine Auché-Le Magny. « Il est important qu’il y ait une prise en charge précoce dès la petite enfance », abonde le Pr Dominique Le Guludec. Mais pour l’heure, les troubles dys sont encore trop peu repérés. C’est souvent à l’école, qu’ils se manifestent en premier. « Les enseignants ont un devoir d’alerte lorsqu’ils constatent ce genre de troubles chez l’enfant. Mais bien souvent ils ont du mal à différencier un simple retard d’apprentissage avec un trouble durable. Et ils ne savent pas vers quels professionnels adresser les familles (pédiatre, orthophoniste…) », indique José Puig, directeur de l’INSHEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés).

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Auteur de l'article original: Delphine Bancaud
Source: 20 Minutes & agences
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 3. Février 2018
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