Selon des chercheurs de l’Inserm, chez l’enfant épileptique, la pertinence du premier traitement prescrit pourrait influencer le pronostic à long terme de la maladie. Ils invitent donc à s’assurer dès la première crise d’épilepsie que le diagnostic est bien posé et que la prise en charge thérapeutique est adaptée.

« Il existe une cinquantaine de formes d’épilepsie et plusieurs dizaines de médicaments antiépileptiques », rappellent les chercheurs du Laboratoire Traitement du signal et de l’image (LTSI) de l’Université de Rennes. « Certains sont efficaces sur plusieurs formes de la maladie, tandis que d’autres sont spécifiques d’une seule. Utilisés à mauvais escient, ceux-ci aggravent parfois la fréquence ou la durée des crises ou même le type de crise. »

Afin de vérifier si certains de ces traitements peuvent avoir un effet rémanent sur la maladie, ils ont mené l’enquête sur des souris. Ces rongeurs présentaient des « épilepsies absences », une forme fréquente en particulier chez les enfants. Durant deux semaines, certains ont reçu un antiépileptique classiquement utilisé pour ce type d’épilepsie. D’autres ont reçu un traitement connu pour être délétère dans cette forme de la maladie. Puis tous les animaux ont été placés sous le traitement du premier groupe, c’est-à-dire un médicament adapté.

Etablir le diagnostic le plus précis

Résultat : les souris traitées dès le départ par un antiépileptique adapté ont présenté une diminution progressive du nombre de crises. Celles qui avaient reçu le traitement inapproprié en première intention ont en revanche continué à présenter une activité épileptique élevée, malgré l’introduction secondaire d’un traitement adapté.

Dans l’attente de confirmations chez l’humain, les scientifiques appellent à « s’assurer que les patients soient systématiquement adressés à un service ou un praticien expert, afin de conduire toutes les explorations nécessaires pour établir le diagnostic le plus précis et le plus exact possible, et de mettre en place, dès le début, le traitement le plus adapté à la forme d’épilepsie du patient ».

Auteur de l'article original: Vincent Roche pour Destination Santé
Source: Inserm, 20 août 2018
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 27. Août 2018
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