Euthanasie : de plus en plus de demandes en Belgique
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Entre 2003 et 2013, le nombre de demandes d'euthanasie en Belgique a été multiplié par 8. Cette augmentation correspond surtout à une évolution de l'opinion publique, selon les chercheurs.
En Belgique, l' euthanasie est un acte légal depuis le mois de mai 2002. Aujourd'hui, toute personne (même mineure, depuis la loi de 2016) souffrant d'une maladie jugée « grave et incurable » et se trouvant dans « une situation médicale sans issue » peut demander à ce que l'on mette fin à ses jours – si certaines conditions bien précises sont réunies, évidemment.
Les patients peuvent également donner des « consignes » pour leur fin de vie en rédigeant une « déclaration anticipée de volonté », un document qui sera notamment mis en œuvre au cas où ils ne seraient plus en état d'exprimer clairement leur volonté par la suite (en cas de coma , par exemple).
D'après une nouvelle étude menée par des chercheurs de la University of Brussels et publiée dans le Canadian Medical Association Journal, en Belgique, les demandes d'euthanasie sont en augmentation constate. Ainsi, entre 2003 et 2013, 8 752 patients en détresse psychologique et physique ont demandé à mourir. Plus précisément, le nombre a été multiplié par 8 : 235 demandes en 2003, 1 807 demandes en 2013. Et selon les dernières données fournies par les autorités belges, en 2015, plus de 2 000 patients ont opté pour l'euthanasie.
Des patients de moins de 80 ans, touchés par le cancer
Selon ces travaux, l'euthanasie concerne surtout les patients âgés de moins de 80 ans et/ou souffrant d’un cancer (69 % des cas). Cependant, en l'espace de 10 ans, les médecins ont vu une augmentation des demandes chez les plus de 80 ans, les seniors vivant dans des maisons de retraite , les patients souffrant d’une maladie autre que le cancer ainsi que des personnes n'étant pas en fin de vie.
Comment expliquer cette augmentation ? D'après les scientifiques, il s'agit surtout d'une question de société : leur hypothèse est que l'opinion publique a évolué vis-à-vis de l'euthanasie, ne considérant plus cet acte comme tabou. Par ailleurs, ils estiment que les médecins sont de plus en plus ouverts à cette pratique, et que la loi est de mieux en mieux perçue par le public.
En France, depuis la mise en application de la loi Claeys-Leonetti (votée le 2 février 2016), il est possible de rédiger ses « directives anticipées de fin de vie » pour demander l'arrêt des soins dans certaines situations bien précises. Pour cela, il suffit de remplir un formulaire ou de réaliser une déclaration manuscrite.