La proposition de loi sur la fin de vie a été adoptée hier à l’Assemblée Nationale à une écrasante majorité (436 voix pour, 34 contre et 83 abstentions). Le nouveau texte, porté par les députés Jean Leonetti (UMP, Alpes maritimes) et Alain Claeys (PS, Vienne) n’est ni une autorisation au suicide assisté, ni un pas vers l’euthanasie : elle instaure juste le droit à « une sédation profonde et continue » pour les « malades atteints d’une affection grave et incurable ». « Dormir avant de mourir pour ne pas souffrir » selon les mots de Jean Léonetti. Cette sédation pourra être décidée par l’équipe médicale lorsque la souffrance du malade « dont le pronostic vital est engagé à court terme » résiste à tout traitement analgésique. La loi met aussi l’accent sur le droit à quiconque de « refuser un traitement » (l’alimentation et l’hydratation artificielle étant considérés comme des traitements).

Autre disposition de la loi : la possibilité de « directives anticipées, » qui permettent « à toute personne majeure et capable de faire connaître ses souhaits relatifs à sa fin de vie pour le cas où elle serait un jour hors d’état d’exprimer sa volonté. » Un modèle officiel permettra de laisser ses dernières volontés par écrit, et ces fameuses directives seront « conservées sur un registre national faisant l'objet d'un traitement automatisé. »

La loi accorde aussi un rôle accru à une personne de confiance, désignée pour exprimer la volonté du patient lorsque celui ci ne peut plus s’exprimer. Un amendement a aussi été voté prévoyant que le gouvernement remettra chaque année un rapport évaluant les conditions d'application de la loi (Est-elle respectée? Appliquée? Quels problèmes pose-t-elle en pratique?),  ainsi que la politique de développement de soins palliatifs. (...)

 

Auteur de l'article original: Cécile Abdesselam
Source: Femme Actuelle
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 23. Mars 2015
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