Décéder à l'hôpital est une situation beaucoup plus fréquente que mourir à domicile. C'est le constat d'une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined).

Nombreux sont les Français qui souhaitent lâcher leur dernier souffle chez eux entourés de leurs proches. Dans les faits, ce vœu reste pieu. Une étude de l'Ined sur la "fin de vie en France" montre que, bien que la majorité désire mourir à domicile, seul un quart des Français (26 %) meurt effectivement chez eux.

Sophie Pennec décrit dans son enquête les lieux de vie (domicile, hôpital, maison de retraite) fréquentés dans les derniers mois de l'existence d'un panel de personnes âgées.

Premier enseignement : si jusque dans les années 50, les Français décédaient surtout chez eux, la réalité est toute différente aujourd'hui.

Un mois avant le décès vivre à domicile est la situation la plus fréquente (45 % des personnes), contre 24 % en maison de retraite et 29% à l'hôpital. Mais la situation s'inverse ensuite : "en un mois, la proportion de personnes hospitalisées va plus que doubler : près de sept hommes sur dix et de six femmes sur dix décèdent à l'hôpital, précise Sophie Pennec dans l'enquête. Le maintien à domicile va connaître le sort inverse : seule une faible fraction, tout à fait comparable pour les hommes et les femmes, meurent chez eux".

Le départ du domicile pour entrer à l'hôpital et y mourir est le parcours le plus fréquent (30 %), alors que passer le dernier mois de sa vie chez soi l'est deux fois moins (14 %).

Comment expliquer cette situation ? Le maintien à domicile d'une personne âgée en fin de vie est compliqué à l'approche de sa mort en raison notamment des soins qui nécessitent souvent une hospitalisation, précise l'étude.

Renforcer les aides au maintien à domicile

"Le domicile reste (...) le parent pauvre des politiques de développement des soins palliatifs en France malgré des politiques de santé visant à encourager le maintien chez soi (hospitalisation à domicile, services de soins infirmiers à domicile, réseaux de soins palliatifs...)", conclue Sophie Pennec.

Un constat qui, selon la chercheuse, doit encourager les politiques publiques à renforcer les aides au maintien à domicile, à mieux former les acteurs de santé et à chercher de nouveaux lieux de vie comme alternatives à l'hospitalisation.

Auteur de l'article original: Emilie Cailleau
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 6. Juillet 2015
Photo: