Fin de vie : un député demande à la ministre de la Santé d’avoir "le courage de Simone Veil"
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Le député Olivier Falorni s’est adressé, ému, à Agnès Buzyn pour lui demander une nouvelle loi sur la fin de vie.
"Aurez-vous, madame la ministre, le courage de Simone Veil ?" C’est ainsi qu’Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, a interpellé jeudi 30 novembre 2017 la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lors de la séance de questions au gouvernement. Il souhaite que la ministre se penche sur une nouvelle loi sur la fin de vie, qui irait vers la légalisation de l’euthanasie sous certaines conditions.
La loi Claeys-Leonetti insuffisante
Pour appuyer son argumentation, il a comparé le combat pour le droit à mourir à celui qu’a mené Simon Veil pour l’IVG : "Est-il tolérable que des Français soient obligés de s’exiler pour bénéficier de l’aide médicalisée au décès comme autrefois les femmes devaient partir à l’étranger pour pouvoir avorter ?"
Olivier Falorni a lui-même perdu sa mère qui a lutté contre un cancer. Il estime que la loi Claeys-Leonetti de 2016, qui avait instauré un droit à la "sédation profonde et continue" jusqu’au décès pour les malades en phase terminale, n’est pas satisfaisante. "Allons nous encore accepter longtemps cette logique hypocrite du 'laisser mourir' qui reste inscrite dans la loi et qui prolonge inutilement des souffrances insupportables ? […] La sédation profonde entraîne l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation. Alors, quelle est la dignité quand une fin de vie devient une mort de faim et de soif ?"
Une loi similaire à la loi belge
Dans son discours, le député a également demandé à la ministre de proposer une loi similaire à celle en vigueur chez nos voisins belges. Depuis quinze ans, l’euthanasie y est légale. Pour Olivier Falorni, "il faut à la France une loi de cette qualité" et rappelle à Agnès Buzyn qu’en 2015 elle avait "personnellement soutenu" la législation belge.
La ministre de la Santé a fait savoir qu’elle attendait d’évaluer l’impact de la loi Claeys-Leonetti de 2016 "avant d'envisager un nouveau débat sur la fin de vie".