Bien que de nombreux travaux scientifiques l’aient déjà attesté, les jeux vidéo violents n’augmenteraient pas forcément le risque de comportement agressif ! C’est en tout cas, ce que maintient un médecin allemand qui, pour en avoir le cœur net, a même eu recours à l’imagerie cérébrale.

« Oui, des études ont effectivement établi ce lien », souligne le Dr Gregor Szycik de la Hannover Medical School. Avant d’ajouter que sur le plan méthodologique, les auteurs se penchaient surtout sur les effets à court-terme de ces jeux. Les participants étant soumis à une expérience juste après avoir été confronté à un jeu violent.

Il s’interroge toutefois sur les conséquences éventuelles à plus long terme, dans un contexte où « nous constatons une forte popularité de ce type de divertissement. A tel point que nous, médecins, sommes de plus en plus confrontés à des cas d’addiction et de jeu compulsif ».

Deux heures par jour depuis quatre ans !

Avec son équipe, il s’est donc intéressé à une cohorte de 15 ‘gamers’, tous des jeunes hommes, accros à des jeux comme Call of Duty ou Counterstrike. Et ce, à raison d’au moins deux heures par jour depuis quatre ans ! Mais pour éliminer les éventuels effets à court terme, chacun des joueurs devait s’astreindre à au moins trois heures d’abstinence avant de démarrer l’étude.

Celle-ci débutait par un questionnaire destiné à évaluer les capacités d’empathie des participants. Ensuite, ces derniers ont été soumis à des séries d’images destinées à provoquer une réponse émotionnelle. Ils devaient alors exprimer leur ressenti face aux visuels. Dans le même temps, leur activité cérébrale était analysée à l’aide d’une imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf).

Court terme vs long terme

Leurs résultats ont été comparés à ceux d’un groupe ‘non joueurs’, soumis à la même expérience. « Ils ne font apparaître aucune différence entre les deux cohortes », glisse Gregor Szycik, qui n’a d’ailleurs pas caché une forme de surprise. « Nous avons constaté les mêmes réponses neuronales aux images provocantes.  Ce qui laisse à penser que les effets potentiels de ces jeux vidéo seraient surtout observés à court terme ».

Auteur de l'article original: David Picot pour Destination Santé
Source: Front. Psychol. | doi: 10.3389/fpsyg.2017.00174
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 13. Mars 2017
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