Des taux bas en sérotonine seraient un facteur de risque de démence. Et non plus un symptôme souvent associé au déclin cognitif tel que la maladie d’Alzheimer. Une découverte effectuée par des chercheurs américains qui pourrait améliorer la prévention de la neurodégénérescence.

Des chercheurs de la Johns Hopkins University School of Medicine ont analysé les scanners cérébraux de 28 personnes atteintes de perte légère de la mémoire. Regroupant 45% de femmes, les volontaires étaient en moyenne âgés de 66 ans. Résultats, « des niveaux anormalement bas de sérotonine ont été repérés comparés au groupe contrôle ». Tout comme la dopamine, la sérotonine est impliquée dans la régulation du sommeil, de l’appétit et de l’humeur. Les taux anormalement bas de ces hormones sont souvent associés à la dépression.

L’origine plus que le symptôme

Selon les études précédentes menées sur le sujet, cette chute hormonale était aussi considérée comme un symptôme de la maladie d’Alzheimer ou de sévère déclin cognitif. Mais aucun travail ne mettait en avant ce facteur comme origine de la neurodégénérescence.

« Nous pensons que booster les taux de sérotonine peut prévenir les pertes de mémoire et ralentir la progression de la démence », explique le Pr Gwenn Smith, principal auteur de l’étude. Cette découverte permettra de « prévenir la chute de sérotonine ou d’introduire un substitut de ce neurotransmetteur pour ralentir voire stopper la progression de la maladie d’Alzheimer et peut-être d’autres démences ». A ce jour en effet, « les traitements contre les syndromes majeurs de dépression et d’anxiété consistent à recapter de la sérotonine. Mais l’efficacité de cette approche thérapeutique reste limitée ».

Auteur de l'article original: Laura Bourgault pour Destination Santé
Source: Neurobiology of Disease, le 14 août 2017
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 9. Septembre 2017
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