L'immersion dans un monde virtuel pourrait être utile pour traiter les phobies ou l'anxiété.

Le vœu de chercheurs londoniens de faire de la réalité virtuelle un outil thérapeutique est en passe de devenir réalité. L'University College of London avait vanté en février 2016 le potentiel des casques de réalité virtuelle (RV) pour soigner la dépression , à l'issue d'une expérience concluante sur une quinzaine de patients. Restait à concrétiser ces premiers essais en développant des programmes spécifiques. C'est désormais quasi chose faite puisque une entreprise lituanienne vient de recevoir un financement européen en vue développer des applications de santé mentale pour des lunettes de réalité virtuelle. Celles-ci seraient conçues en collaboration avec des universités.

"Avec la réalité virtuelle, vous pouvez créer des thérapies audiovisuelles pour les phobiques, dans un environnement sécurisé", justifie à l'AFP Algirdas Stonys, PDG du concepteur de logiciels Telesoftas, qui s'exprimait au Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) lors de la journée de clôture de l'événement le jeudi 2 mars à Barcelone.

De nombreuses phobies pourraient être vaincues avec l'aide de la réalité virtuelle. Il suffirait d'exposer progressivement le patient à ses propres peurs en l'immergeant dans un environnement qui y fait référence. Par exemple quelqu'un qui a peur de prendre l'avion se retrouverait dans un avion au moment du décollage ou de l'atterrissage. Une personne qui craint les serpents se retrouverait nez à nez avec ces créatures qu'il redoute.

La réalité virtuelle comme thérapie mentale, un futur business ?

Les séances de réalité virtuelle s'inscriraient dans un parcours thérapeutique encadré et accompagné par un psychothérapeute formé. Une entreprise espagnole propose déjà des applications clés en main aux psychothérapeutes qui peuvent ensuite les télécharger sur les casques de RV puis à sélectionner l'environnement spécifique et adapté à chaque patient.

Plusieurs start-up américaines travaillent actuellement sur le développement d'autres programmes qui pourraient à terme traiter la dépression, les troubles obsessionnels compulsifs, le stress post-traumatique, ou encore les addictions comme le tabac ou l'alcool.

Auteur de l'article original: Emilie Cailleau
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 5. Mars 2017
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