Les Français semblent atteints d'une nouvelle maladie, selon une étude du cabinet de sécurité informatique Kaspersky : l'amnésie numérique.

Plus que 2% de batterie. Votre téléphone est en train de vous lâcher. Dans cette situation, êtes-vous capable d'appeler vos enfants, votre conjoint ou votre travail ? Si oui, vous n'êtes pas encore touchés par la nouvelle pathologie, l'amnésie numérique qui a atteint la moitié des Français.

Comparable à l'effet Google, qui affaiblit la mémoire à force de toujours recourir à Internet pour trouver rapidement des informations, «l'amnésie numérique » est « le fait d'oublier les informations que nous conservons dans un appareil numérique», selon la société Kaspersky.

Les chiffres de l'enquête parlent d'eux-mêmes. Seuls 58% des sondés connaissent le numéro de téléphone de leurs enfants, 51% celui de leur lieu de travail, 34% celui de leur conjoint.

«Notre incapacité croissante à nous souvenir des numéros importants parce qu'ils sont justes à un clic de distance nous laisse extrêmement vulnérables dans le cas où le dispositif est perdu ou volé, ou les données compromises», expliquent les auteurs de l'étude.

En effet, les sondés ont aussi déclaré que s'ils perdaient ces informations ou l'accès à celles-ci dans un smartphone ou une tablette, 17,6 % d'entre eux ressentiraient un état de panique, car c'est le seul endroit où ils les auraient stockées.

Faire fonctionner sa mémoire

La moitié des personnes interrogées se souviennent du numéro de téléphone fixe de leur jeunesse. Ce souvenir d'une époque sans smartphone révèle que nos cerveaux avaient une meilleure mémoire et que l'utilisation quotidienne de la technologie a rendu nos neurones plus flemmards. En effet, ce sondage dévoile aussi que 71,9 % des Français affirment utiliser Internet comme un deuxième cerveau, ce chiffre dépassant les 83 % chez les jeunes âgés de 16 à 24 ans.

«L'acte de mémorisation est une compétence et son importance dans notre boîte à outils cognitive dépend du degré de pertinence qu'il revêt pour nous dans le fait de naviguer efficacement dans notre monde », tempère néanmoins le Dr Katryn Mills, du département de neurosciences de l'University College de Londres (Royaume-Uni), cité dans l'étude.

 

Auteur de l'article original: Agathe Mayer
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 6. Juillet 2015
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