Le monde de Nathan, un film sur l'autisme
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Dérangeant, déroutant, mais surtout émouvant et sensible, "le monde de Nathan", le film de Morgan Matthews, tiré d’une histoire vraie, ne laisse pas indifférent.
Nathan ne communique pas avec les humains mais avec les nombres. Son monde tourne autour des mathématiques. Un surdoué, oui mais pas seulement. Nathan est atteint du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. « Ce syndrome se manifeste par une perturbation importante des interactions sociales et de la communication » peut-on lire sur le site de la Fondation FondaMental. Plus simplement, les personnes qui en sont atteintes, sont généralement dotées de pouvoir intellectuel très importants mais ont des difficultés à décoder les signes non verbaux, comme les intentions ou les émotions.
Nathan ne se lie pas ou difficilement avec les enfants de son âge. Un problème d’attachement qui n’est pas irréversible. Au cours des Olympiades des mathématiques, qui regroupent tous les petits génies du monde entier, il rencontre l’amitié. Elle s’appelle Zhang Mei. Elle est chinoise. Ils vont affronter ensemble les épreuves mathématiques et la découverte des sentiments.
Apprendre pour mieux comprendre
Ce film nous interpelle à la fois dans notre méconnaissance de cette maladie et l’idée que l’on se fait de ce monde à part que représente l’autisme. Et pourtant, un enfant sur 100 naît avec un trouble autistique. Il existe différentes formes d’autisme, avec des manifestations spécifiques, avec ou sans déficit intellectuel.
Pour M’Hammed Sajidi, le président de l’association Vaincre l’autisme, « cette ignorance entraîne une stigmatisation et une absence de prise en charge adaptée. Nous avons 40 ans de retard. Le packing continue à être appliqué sans aucune validation scientifique. 80 % des enfants atteints de ce trouble ne sont pas scolarisés. Or, on sait maintenant qu’un diagnostic précoce (entre 18 mois et 3 ans) et des programmes adaptés tant sur le plan cognitif et qu’éducatif permettent aux enfants de mieux s’intégrer dans la société ».
« L’idée est de permettre l’apprentissage des compétences indispensables pour le développement futur, compétences qui ne sont pas apparues naturellement, ou ne se développeront pas sans accompagnement adapté, du fait du handicap » précise la fondation Autisme. Or la France prend en charge à peine 10 % des 650 000 personnes souffrant de troubles autistiques.
Ce sont des citoyens à part entière. Ne l’oublions pas.