Le téléphone sonne - Les ravages de la pornographie sur les adolescents - 19 août 2015
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Au cours de la dernière année scolaire, des élèves de 6e sont accusés d’agression sexuelle dans le collège Montaigne, à Paris. Ce fait violent symbolise bien une évolution dans notre société. L'un des facteurs centraux : l’accès en deux clics à la pornographie. L’ordinateur et le smartphone sont les principales portes d’entrées du X. Sachant que 45% des 10-15 ans possèdent un smartphone, « donner un iPhone 6 à un enfant de 5e, c’est comme donner un cutter à un enfant de CP » résume Caroline Saliou, présidente nationale de l’Apel. Mais la visite de ce genre de sites en ligne n'est pas toujours volontaire. Les fenêtres "pop-up" qui envahissent les écrans intempestivement lorsque l'on est mal protégé, ont un contenu rarement implicite. Les contrôles parentaux ne sont pas non plus infaillibles.
Un enfant a en moyenne 11 ans lorsqu’il est exposé pour la première fois à la pornographie.
Selon un rapport de 2002 du collectif interassociatif enfance médias, l’impact du porno sur les enfants serait équivalent à celui d'un abus sexuel. Plus globalement, c’est « la question des relations hommes-femmes qui se pose » d'après les bénévoles d’Ennocence. La femme étant généralement "utilisée" comme un objet par le mâle dominateur, les enfants retiennent cette "image-type" de l'acte sexuel. Ils construisent leur sexualité en fonction de ce qu’ils voient, aussi déconnectée de la réalité soit-elle. Pour résoudre ces problèmes de fond, nombreux sont ceux qui proposent de sensibiliser les jeunes aux dangers de la pornographie lors de cours d’éducation sexuelle. Mais le sujet est encore rarement abordé en public.
Comment limiter cet accès si facile aux enfants ? Quel est l’impact du porno sur les adolescents ? Les relations filles-garçons sont-elles modifiées ? Quelle image de la femme et de l’homme donne la pornographie aux jeunes ? Comment développer une sexualité saine dans un univers où la pornographie est devenue la norme ?
Claude Halmos, psychanalyste et écrivain [par téléphone]
Helena Walter, Présidente de l’association Ennocence.
Israël Nisand, gynécologue au CHU de Strasbourg [par téléphone]