Les UCC : un "petit coin de paradis" pour les malades d’Alzheimer ?
- 859 lectures
Créée par la mesure 17 du plan Alzheimer 2008/2012, l’unité cognitivo-comportementale (UCC) est une unité de soins de suite et réadaptation accueillant des patients atteints d’une maladie d’Alzheimer ou d’une démence apparentée et présentant des troubles du comportement aigus. Elle offre une prise en charge non médicamenteuse et un programme individualisé de réhabilitation cognitive et comportementale pour une durée moyenne de 41 jours. Le docteur Vania Leclercq, responsable de l’UCC de l’hôpital Rothschild fait un point avec Sciences et Avenir sur le fonctionnement de ce système quatre ans après sa création.
Sciences et Avenir : Vous êtes gériatre à l’hôpital Rothschild et responsable de l’UCC depuis sa création en 2012. Qu’est ce qui a changé avec la mise en place d’une telle unité et comment s’intègre t-elle par rapport aux autres services?
Vania Leclercq : C'est une petite unité à part intégrée au service de gériatrie, circonscrite et protégée par un code de sortie (les patients désorientés ne peuvent quitter l'unité). Le personnel a été renforcé en nombre et a été formé spécifiquement afin de privilégier le soin relationnel. En outre, un psychologue est dédié à l'unité. Cela permet une prise en charge et une présence humaine rassurantes. Par ailleurs, nous avons réuni les patients dans une unité circonscrite et protégée avec un contrôle des entrées.
Comment sélectionnez-vous les patients pour entrer dans cette unité ?
V. L. : Nous prenons des patients avec des pathologies démentielles en situation de crise à partir de 75 ans, contrairement à d'autres UCC qui admettent des personnes plus jeunes avec parfois des profils davantage psychiatriques. Environ 80% de nos chambres (au nombre de 13) sont occupées. Nous travaillons par secteur et accueillons des personnes du 11e, 12e et 20e arrondissements parisiens. Pour le bon fonctionnement de l’unité, je peux limiter l’admission de certains patients trop perturbateurs, présentant des troubles importants. De manière générale, j'évite d'intégrer en même temps trop de patients ayant des comportements "envahissants", c'est-à-dire qui sont très bruyants ou qui déambulent tout le temps, pour préserver le bien-être des autres. Du fait de notre "hyper spécialisation", nous avons très peu de recours en cas de difficulté. Nous sommes déjà en quelque sorte le dernier maillon de la chaîne. Il est possible d'adresser des patients vers les unités psychiatriques mais, dans la pratique, cela n’est est arrivé qu’une seule fois : il y avait de sérieux troubles psychiatriques au sein de la famille du patient, donc nous avons estimé que le service de psychiatrie serait plus compétent.
(...)