"L'impossible est devenu possible" : tétraplégique, il réussit son pari fou de traverser l'Atlantique à la voile
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Atteint de la maladie de Charcot, Jean d’Artigues vient d’achever sa traversée de l’Atlantique à la voile. Ce chef d’entreprise tétraplégique est arrivé en Martinique dimanche. Il était parti en octobre de La Trinité-sur-Mer (Morbihan).
Il est allé au bout de son rêve, malgré la maladie et malgré le handicap. Jean d’Artigues est un chef d'entreprise de 52 ans, atteint de la maladie de Charcot qui l'a presque complètement paralysé. Il vient de terminer une traversée de l'Atlantique à la voile. Jean d’Artigues était l’invité de franceinfo dimanche 27 novembre.
franceinfo : Parti début octobre de La Trinité-sur-Mer (Morbihan), vous venez d'arriver à la Martinique. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?
Jean d’Artigues : Aujourd’hui c’est un immense bonheur parce qu’après cinquante jours en mer j’ai effectivement réussi ce pari fou de relier la Bretagne et la Martinique à travers l’Atlantique. C’était quelque chose qui comportait beaucoup de risques, compte-tenu de mon état de santé. Finalement, avec un équipage super compétent et bienveillant, et aussi beaucoup de chance, l’impossible est devenu possible !
Vous nous expliquiez avant le départ que la grosse inconnue était de savoir comment votre corps allait réagir avec les paquets de mer : comment la transat s'est-elle passée pour vous physiquement ?
Physiquement ça a été dur parce que finalement mon corps sans muscle est un peu comme une bouteille d’eau : sur un bateau ça bouge tout le temps, jours et nuits pendant cinquante jours. Mon corps a été très sollicité. Il a fallu m’adapter sans cesse pour supporter des conditions de vie qui ne sont, normalement, pas du tout adaptées à mon état.
Vous vouliez à la fois faire parler de votre maladie et réaliser un rêve d’enfant. Le contrat est-il rempli ?
Oui le contrat est rempli parce que des milliers de personnes se sont mobilisées autour de ce projet, notamment ici en Martinique. L’accueil au port du Marin a été fantastique ! J’ai pu voir que la cause que je défends touche beaucoup de monde et que cette transat est perçue comme quelque chose de beau. Ça redonne de l’espoir et ça a déclenché chez énormément de monde une envie de s’engager, de se mobiliser, au profit de la maladie de Charcot, et plus largement au profit du handicap et de la maladie.