L'Inserm récompense une chercheuse spécialisée dans l'autisme
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La professeure de pédopsychiatrie Catherine Barthélémy va recevoir jeudi 8 décembre le prix de l'Inserm pour ses travaux consacrés à l'autisme.
A 70 ans, Catherine Barthélémy, professeure de pédopsychiatrie de Tours, va être récompensée jeudi 8 décembre par le prix de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Ce prix d'Honneur est une manière de la féliciter pour ses 40 ans de carrière consacrée aux travaux sur l'autisme .
En dépit de la reconnaissance de ses pairs, la spécialiste n'a pas toujours fait l'unanimité au sein de la communauté scientifique. Pour cause, dès les années 80, elle a été la première à insister sur la nécessité de la prise en charge précoce les patients souffrant d'autisme, suscitant l'agacement et le scepticisme de certains chercheurs.
S'intéressant aux origines de l'autisme , elle a défendu que l'origine de ce trouble était bien plus complexe qu'on ne le pensait et avait des causes multifactorielles, avec une forte présence de facteurs génétiques. Selon elle, ce trouble ne s'expliquait pas par l'éducation parentale mais par des anomalies au niveau du développement du cerveau. Ses investigations l'ont conduit à identifier que plus un enfant est diagnostiqué tôt (par exemple vers 18 mois ou deux ans ), plus il bénéficie d'une prise en charge adaptée . Un message qu'elle continue sans relâche à marteler : il faut "former les médecins pour qu'ils identifient le plus précocement possible les petits signes cliniques, neurologiques ou morphologiques chez les enfants", explique-t-elle à l'AFP.
Malgré les haussements de sourcils des chercheurs durant sa carrière, Catherine Barthélémy n'a pas dévié de sa ligne directrice, allant jusqu'à bousculer les idées reçues, encore nombreuses, autour de l'autisme.
La chercheuse voit donc ce prix comme un symbole du chemin parcouru ces dernières décennies : "C'est formidable ! C'est une triple reconnaissance : d'une équipe (de l'Université de Tours, NDLR) où tout le monde est pleinement impliqué, de l'infirmière au chercheur en passant par l'orthophoniste; (de ce) que l'autisme n'est pas une maladie honteuse, qu'elle mérite la recherche; du combat des parents pour qu'on fasse de la recherche", insiste la scientifique citée par l'AFP.
L'approche psychanalytique en débat
Cette annonce survient au moment où les psys et les députés se querellent autour de la reconnaissance de l' approche psychanalytique de la prise en charge de l'autisme. Coïncidence ou non, c'est demain, soit le même jour que la remise du prix de l'Inserm, que 94 députés présenteront à l'Assemblée nationale une résolution pour "interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes" dans la prise en charge de l'autisme.