L'Organisation mondiale de la santé veut retirer la transidentité de la liste des maladies mentales
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Les personnes transgenres (ou transexuelles ou transidentitaires), qui se sentent appartenir à un autre sexe que celui qui leur a été assigné à la naissance, ne souffrent pas d'une maladie mentale, estime l'OMS dont la nouvelle classification place l'incongruence de genre dans le chapitre "santé sexuelle".
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l'incongruence de genre, c'est-à-dire le fait d'avoir le sentiment d'appartenir au sexe opposé, ne doit plus être considéré comme une maladie mentale, d'après la 11ème version de la Classification internationale des maladies (CIM-11) publiée en juin 2018. Une décision qui a pour objectif de réduire la stigmatisation des personnes transgenres et qui devra être validée par les pays en 2019. En février 2010, la France avait été le premier pays au monde à sortir le transexualisme de la liste des affections psychiatriques.
CIM. La Classification internationale des maladies contient environ 55.000 codes uniques pour les traumatismes, les maladies et les causes de décès qui fournissent un langage commun permettant aux professionnels de santé d'échanger partout dans le monde. La CIM-11 a demandé plus de 10 ans de travail en collaboration avec des professionnels de santé ayant soumis plus de 10.000 propositions de révision.
L'OMS s'attend à ce que la nouvelle classification du transexualisme "réduise la stigmatisation"
La nouvelle classification comporte de nouveaux chapitres, dont un consacré à la santé sexuelle. Il recouvre des affections auparavant classées ailleurs, comme l'"incongruence de genre" de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte, classées jusqu'alors avec les troubles mentaux. "L'incongruence de genre est caractérisée par une incongruence marquée et persistante entre le sexe expérimenté d'une personne et le sexe assigné", explique l'OMS, une particularité dont souffrent les personnes dites transgenres ou transsexuelles. Selon un rapport de 2013, présenté au Conseil de l'Europe et écrit par le psychiatre et psychothérapeute Erik Schneider, les enfants transgenres représenteraient un enfant sur 500, un chiffre probablement sous-estimé : "le nombre d'enfants trans' est certainement bien plus élevé que ce que l'on pense généralement", écrit le Dr Schneider.
L'un des "très gros problèmes" est que "le fait de lier (le transexualisme) aux maladies mentales est stigmatisant", a expliqué Lale Say, en charge du département Santé reproductive et recherche à l'OMS, à l'AFP. (...)