Des chercheurs ont conçu une méthode d'imagerie non invasive du cerveau par IRM inspirée de la sismologie et similaire à la palpation physique. Explications.

Les examens de palpation de différentes parties du corps (sein, ventre, gorge, etc) sont utilisés par les médecins pour, par exemple, jauger la taille et la dureté d'une tumeur, constater la présence éventuelle de ganglions, ou encore vérifier la position d'un fœtus chez la femme enceinte.

Et si on pouvait aussi palper le cerveau ? Alors que jusqu'ici il était impossible d'accéder au cerveau sans ouvrir la boite crânienne, une équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) vient de mettre au point une méthode de palpation non invasive qui donne les mêmes indications que la palpation physique.

Inspirée de la sismologie (étude des ondes sismiques), elle se base sur la détection des ondes dites de cisaillement cérébrales naturelles. Celles-ci constituent, selon l'Inserm, des vibrations naturelles créées par la pulsation du sang dans les artères et la circulation du liquide céphalorachidien.

Analyser ces ondes de cisaillement par IRM permettrait d'obtenir un état des lieux de l'élasticité du cerveau.

Une approche complémentaire

Quels pourraient être les débouchés de cette nouvelle technique au juste ? Les travaux publiés dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS)  laissent entrevoir un vaste champ d'applications : par exemple, dans la détection précoce de la maladie d'Alzheimer, l'épilepsie ou la sclérose en plaques. "La maladie d'Alzheimer, l'épilepsie, la sclérose en plaques, l'hydrocéphalie impliquent des changements dans la dureté des tissus cérébraux. Cette nouvelle technique pourrait les détecter et être utilisée pour éviter des biopsies cérébrales", précise dans un communiqué de l'Inserm, Stéfan Catheline, directeur de recherche Inserm et principal auteur de ce travail. Et de conclure : "Si on arrive à ce que cette méthode soit développée en clinique, ce serait à la fois un confort pour le patient et le médecin car aujourd'hui faire vibrer le cerveau est assez pénible. Bien entendu, cette méthode sera complémentaire à celles déjà existantes".

Auteur de l'article original: Emilie Cailleau
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 12. Octobre 2015
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