Maladie d’Alzheimer : les benzodiazépines favoriseraient son apparition
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Très consommés en France, les anxiolytiques et somnifères pourraient accroître le risque de la maladie d'Alzheimer. Selon une étude relayée par la revue Prescrire, une forte consommation chez les personnes âgées serait corrélée au risque de souffrir de démences.
Pour traiter stress et anxiété, il y la méditation, la marche, le sport, le yoga... et les médicaments. Très consommés en France , les anxiolytiques de la classe des benzodiazépines (Valium, Xanax, Lexomil...). sont efficaces mais comportent de nombreux effets secondaires, l'accoutumance étant l'un des plus problématiques. Par ailleurs, selon une récente étude publiée par la revue Prescrire dans son édition de septembre, une trop grande consommation de benzodiazépines chez les personnes âgées pourrait entrainer des risques de faire apparaître la maladie d'Alzheimer.
L'étude porte sur 1796 patients âgés de plus de 66 ans et met en évidence que les patients atteints de la maladie d'Alzheimer sont ceux qui ont pris le plus de benzodiazépines au cours des 5 à 10 ans années précédant les premiers symptômes. Les résultats de cette observation convergent avec cinq autres études épidémiologiques.
Un lien plausible mais pas avéré
Néanmoins, les auteurs tiennent à souligner que d'autres études lui sont contradictoires, notamment dans la mesure où elles mettent en évidence une absence de lien avec la durée d'exposition ou la dose cumulée.
Ils notent que "les résultats de ce type d'études sont par nature de faible niveau de preuves et ne permettent pas d'établir une relation causale". Toutefois, "une relation causale est plausible étant donné les effets cognitifs indésirables à court terme que provoquent les benzodiazépines ".
De l'autre côté, les auteurs se demandent si l'anxiété, faisant partie des premiers signes de la maladie, est la cause principale de prescription d'anxiolytiques et non l'inverse.
Face à cette incertitude, Prescrire invite à la vigilance concernant les molécules Zolpidem (Stilnox) et Zopiclone (Imovane), qui pourraient exposer à des démences . Un argument supplémentaire pour éviter autant que possible ces médicaments notamment chez des personnes âgées, compte tenu de leurs effets indésirables déjà avérés .