Maladie du soda : les enfants aussi sont concernés
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Les médecins, qui s’inquiètent de voir du cola ou du jus de fruits dans les biberons, estiment que les enfants ont deux à trois fois plus de risque de développer cette pathologie à l’âge adulte.
« On s’attend à voir la Nash chez de plus en plus de jeunes », déplore le docteur Dominique Lannes. Beaucoup commencent leur vie avec du soda ». Le problème est mondial. A Tahiti, aux Etats-Unis, en Afrique ou au Maghreb, l’hépato-gastro-entérologue s’inquiète d’un phénomène en hausse : le cola ou le jus de fruits dans les biberons !
« C’est une catastrophe. En Polynésie, on touche le fond ». Un ado en surpoids, féru de soda et de burgers, a aussi deux à trois fois plus de risque de développer cette pathologie trente ans plus tard. Une étude américaine réalisée chez des jeunes décédés a montré que 10 % souffraient de stéatose. En dehors de ces chiffres, aucune donnée n’existe. Alors, si on parle toujours de l’embonpoint de la cinquantaine, facteur de risque, signe d’alerte, les médecins remontent actuellement le temps. Et s’intéressent de plus en plus au stade de l’enfance, là où la maladie prend racine.
Dépister pour traiter plus tôt
« La NASH se joue très tôt », prévient Lawrence Serfaty, hépato-gastroentérologue au CHU de Strasbourg. C’est pourquoi ce professeur veut étendre le test « FIB-4 », qu’il a mis en place depuis janvier, chez les diabétologues, cardiologues et rhumatologues des hôpitaux universitaires. Il consiste à examiner l’âge, les transaminases (les enzymes du foie) et les plaquettes des adultes à risque. Si les résultats sont positifs, ils sont alors pris en charge lors d’une consultation « NASH », que le médecin a lui-même lancée, il y a trois mois, au CHU de Strasbourg.
Il est donc en discussion avec les pédiatres de l’hôpital pour qu’ils puissent dépister les enfants avec ce « FIB-4 ». « Il n’a jamais été testé chez les jeunes. On va donc évaluer sa pertinence, explique le professeur Serfaty. On voudrait ensuite que tous les médecins de ville de Strasbourg procèdent également à ces tests ».
Une manière de dépister pour traiter plus tôt. En France, le surpoids et l’obésité chez les enfants ne baissent pas et restent plafonnés à 17 %.