La France sous-estime les maladies psychiatriques et ne prend pas les mesures nécessaires pour prévenir ces troubles mentaux, selon les résultats d'une étude initiée par la Fondation FondaMental (un réseau de coopération scientifique en santé mentale) et l'Institut Montaigne (un laboratoire d'idées).
 

A l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, la Fondation FondaMentale tire la sonnette d'alarme sur la situation en France de la prévention des maladies psychiatriques.

Les maladies mentales touchent 1 personne sur 5 et elles seront la 1ère cause mondiale de handicap dès 2020, selon l'Organisation Mondiale de la Santé. Pourtant la France reste très en retard en matière de prévention des maladies psychiatriques notamment les plus graves : schizophrénies, troubles bipolaires, dépression et troubles du spectre autistique.
Une prise en charge inefficace

Comme les peurs et les idées reçues persistent sur ces maladies, les patients souvent discriminés tardent à consulter, à se faire diagnostiquer et à être pris en charge par un spécialiste.

« La prise en charge des maladies psychiatriques est souvent très tardive alors que les cinq premières années de la maladie sont une phase critique au cours de laquelle les réponses au traitement sont les meilleures et les chances de rémission les plus grandes » explique Marion Leboyer, Directrice de la Fondation FondaMental.
Les maladies mentales coutent très chères à la France

«En France, les coûts imputables aux maladies mentales sont évalués à 109 milliards d'euros annuels (soit plus de 5 % du PIB) » affirme Marion Leboyer. Mais comme leurs répercussions économiques et sociales sont importantes (précarité, exclusion, conduites à risque, addictions), il existe un coût informel estimé par les Semaines d'information sur la santé mentale (SISM) à 65,1 milliards pour la perte de la qualité de vie et 24,4 milliards d'euros pour la perte de la productivité. Pourtant, les pouvoirs publics se ne mobilisent pas pour modifier cette situation.
Un budget inadapté

En France, seul 2 % du budget de la recherche biomédicale sont consacrés (soit 21 millions d'euros environ) à la recherche en psychiatrie contre 7 % en Grande-Bretagne (131 millions d'euros) et 11 % aux Etats-Unis (5,2 milliards d'euros). Pourtant la prévention est possible, efficace et rentable. (...)

Auteur de l'article original: Agathe Mayer
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 10. Octobre 2014
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