Maltraitance des personnes âgées : lever le tabou
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Le 15 juin marque la Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées. On parle de maltraitance physique des personnes âgées, mais aussi psychologique : manque de soins et de communication, dévalorisation, humiliation, abus d'autorité… Des attitudes qui se retrouvent tant en institution qu'à domicile.
En 2016, la "Fédération 3977 contre la maltraitance", qui gère le numéro d'appel national 3977 où peuvent être signalées les maltraitances à l'égard des personnes âgées ou handicapées (voir plus bas), a reçu 29.610 appels.
Le lieu de maltraitance le plus fréquent est le domicile (à 73% pour les personnes âgées), selon ses chiffres. Dans 55% des cas, la maltraitance est commise par l'entourage familial, et dans 32% des cas par l'entourage professionnel.
Les cas de maltraitances les plus fréquemment rapportés sont psychologiques, suivis des maltraitances physiques et financières et de la négligence passive.
En France, la maltraitance toucherait 5% des personnes de plus de 65 ans et 15% des plus de 75 ans, soit 600.000 personnes selon les estimations de l'association Alma France.
Formation à la bientraitance
D'après l'Organisation mondiale de la santé, une personne âgée sur dix serait chaque mois confrontée à la maltraitance. Une maltraitance physique mais aussi psychologique. La maltraitance des personnes âgées s'observe aussi bien en institution qu'à domicile.
Pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées, des formations sont proposées aux soignants. Le but : leur apprendre les gestes et les attitudes qui conduisent à la "bientraitance". Ces formations sont basées sur une philosophie respectueuse de l'individu et sont composées de 150 techniques du "prendre soin".
Cette formation baptisée Humanitude a pour objectif de donner au personnel soignant des outils de soins et de communication basés sur le respect : "La bientraitance, ce sont des actions au quotidien que va mener le personnel. Tout le monde veut être bientraitant mais la question est de savoir s'il n'y a pas parfois un delta entre ce dont on a envie et ce que l'on fait. L'objectif est donc de fournir aux soignants un outillage adapté pour répondre aux situations quotidiennes qu'ils rencontrent en maisons de retraite et qui sont parfois difficiles", explique Emmanuelle Lacroix, formatrice "Humanitude". L'écoute, le regard, le toucher… sont autant d'outils qui permettent de lutter contre des comportements agressifs liés à la maladie.
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