Migrants : une pétition contre l’enfermement des enfants
- 819 lectures
En France, les centres de rétention administrative servent à maintenir enfermés des étrangers que les autorités ont décidé d’expulser du pays. La détention d’enfants dans ces lieux est contraire à tous les engagements nationaux en matière de droits humains. Pourtant, celle-ci est bel et bien constatée par les associations. Afin de réclamer la fin de cette pratique; elles ont lancé une pétition en ligne afin d’interpeller le Sénat, à la veille du débat sur la loi Asile et Immigration.
La rétention administrative consiste à maintenir dans un lieu fermé un étranger qui fait l’objet d’une décision d’éloignement. Ce terme est une manière « pudique de qualifier l’expulsion » selon la Cimade. Au total, chaque année, près de 50 000 personnes sont ainsi enfermées dans des centres ou des locaux de rétention administrative.
La France déjà condamnée
De nombreux mineurs, parfois des nourrissons, y sont également retenus. Ainsi, « au 15 mai 2018, 37 familles dont 77 enfants ont déjà été placées dans des centres de rétention administrative, notamment par les préfectures de police de Paris, de Moselle et du Doubs », indique l’Unicef.
Or « cette pratique contraire aux engagements internationaux de la France a été plusieurs fois dénoncée par la CEDH, mais également par le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, le Défenseur des droits ou encore le Contrôleur général des lieux de privation de liberté dans son avis publié le 14 juin 2018 », poursuit l’ONG. Ainsi, « la France a été condamnée six fois par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour pratiques « inhumaines et dégradantes » à l’encontre d’enfants enfermés en rétention ».
Des enfants emprisonnés
Et pour cause. « L’enfermement, même de courte durée, a des conséquences très graves sur la santé physique et psychique d’enfants très jeunes – parfois des nourrissons – ou d’adolescents qui se trouvent privés de liberté, surveillés par des policiers, enfermés derrière un grillage, et ceci uniquement en raison du statut migratoire de leurs parents », martèle l’Unicef.
C’est pourquoi un groupement d’associations* a lancé une pétition en ligne, déjà signée par 100 000 personnes, afin d’en finir avec cette pratique. Si vous souhaitez participer, cliquez ici.
*La Cimade avec ses partenaires Réseau éducation sans frontières (RESF), Ligue
des droits de l’Homme (LDH), Anafé, MRAP, Syndicat des avocats de France (SAF), France terre d’asile,
ASSFAM, Droits d’urgence, Hors la Rue et Clowns sans frontières.