Neurologie : aux sources de l’optimisme
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Comment expliquer l’optimisme ? Ou pourquoi certaines personnes préfèrent-elles davantage se concentrer sur les bonnes nouvelles plutôt que sur les mauvaises ? Des chercheurs de l’Inserm ont trouvé la réponse au niveau cérébral. A la clef, d’éventuelles perspectives pour mieux comprendre la dépression ou certaines addictions.
Certains gros fumeurs sous-estiment leur risque de mortalité prématurée et font preuve d’un optimisme acharné. Ils passent sous silence les dangers avérés de la cigarette. Pour Stéfano Palmininteri (Inserm-ENS), « l’homme a tendance à surestimer la probabilité d’un événement positif dans un avenir proche tandis qu’il sous-estime celle d’un événement négatif. Pour évoquer ce comportement, les spécialistes parlent de « biais d’optimisme ». Avec son équipe du laboratoire de neurosciences cognitives de l’Ecole normale supérieure, ils ont voulu en savoir davantage et comprendre l’origine de ce phénomène.
De l’optimisme à l’addiction ?
Les scientifiques ont étudié le comportement de volontaires engagés dans un processus d’apprentissage par essai et erreur. Ils devaient ainsi opérer un choix entre deux symboles associés à une récompense monétaire. Selon le choix du participant, ce dernier pouvait gagner 0,50 euros (bonne nouvelle), ne rien toucher ou perdre 0,50 euros (mauvaise nouvelle). Les résultats démontrent que les participants accordent aux « bonnes nouvelles » 50% plus d’importance en moyenne qu’aux « mauvaises nouvelles ». « Cette tendance générale de notre cerveau à apprendre de manière asymétrique, en privilégiant les données positives et en négligeant les négatives, serait à la base du biais d’optimisme », explique l’Inserm.
Selon Stefano Palminteri, « l’activité cérébrale enregistrée dans les structures majeures du circuit cérébral de la récompense est quasiment 2 fois plus importante chez un sujet optimiste comparativement à un sujet plus réaliste ». Ces travaux apportent une preuve supplémentaire de l’existence de biais d’apprentissage profondément ancrés dans la cognition humaine. Le biais d’optimisme pourrait alors être en cause dans des psychopathologies comme la dépression (absence de biais) ou certaines addictions (surexpression du biais).