La 16e Semaine du Son démarre le 21 janvier. A cette occasion, ses organisateurs alertent sur le manque de prise en compte des nuisances sonores en urbanisme.

La nuisance sonore génère des centaines de millions de malentendants dans le monde. Pourtant, elle "n'est ni dans l'esprit des politiques, ni dans l'esprit des architectes", a dénoncé le 17 janvier Christian Hugonnet, président de la Semaine du Son, lors d’une conférence de presse. Aussi entend-il sensibiliser le grand public à cette problématique lors de la 16e Semaine du Son, qui débute le 21 janvier et se termine le 3 février. Cette année, le thème se focalise sur la prise en compte "en amont" du facteur sonore dès le lancement de tout projet d'architecture et d'urbanisme.

Des effets sur la santé minimisés
Christian Hugonnet déplore notamment que la COP24 n’ait pas abordé ce sujet. "Il faut renforcer et valoriser la conscience du sonore dans notre quotidien, pour l’épanouissement de chacun et de tous", estime-t-il dans un éditorial publié sur le site de la Semaine du Son. D’après cet ingénieur acousticien, des plafonds absorbants pourraient être installés dans les gares afin de réduire le volume sonore, et certains revêtements pourraient le limiter sur l'asphalte des rues, comme c’est le cas à Tokyo.

Selon Christian Hugonnet, les effets sur la santé publique sont nombreux, mais souvent ignorés. En effet, lorsque les ondes sonores sont captées par le pavillon de l'oreille, elles traversent le conduit auditif jusqu'au tympan. Cette membrane amplifie les ondes pour faire vibrer une chaîne d'osselets : le marteau, l'enclume, puis l'étrier. Ce dernier passe l'information à l'oreille interne en s'enfonçant comme un piston dans la cochlée qui abrite des cellules sensorielles. Leur surface est couverte de cils vibratiles. Leur rôle est de transformer les vibrations en influx nerveux pour que le nerf auditif puisse les transmettre au cerveau.

L'oreille capte des sons, puis le cerveau les analyse et les identifie, détermine le type de son (musique, parole ou bruit), son intensité sonore (basse ou élevée) et sa fréquence (aigue ou grave). Traumatismes sonores aigus, exposition chronique au bruit, pression exercée par la plongée, toxicité de certains médicaments... différents facteurs peuvent altérer ou dérégler le système auditif. Il ne se contente plus de capter les sons extérieurs, il en génère aussi. La personne entend alors des bruits qui proviennent de l'intérieur du corps, on parle d'acouphènes. Ces sons envahissants gênent terriblement la vie quotidienne de ceux qui en sont victimes.

Mise en cause des aménagements en open space
Le bruit nuit également à la concentration. "On fait du bruit pour recouvrir le bruit. Dans un open space, on parle toujours plus fort au téléphone" (...)

Auteur de l'article original: Rédaction d'Allodocteurs.fr
Source: FranceinfoTV
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 19. Janvier 2019
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