Obésité : dès l'âge de deux ans, l'activité physique est déterminante
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Les comportements de la petite enfance peuvent influer sur le risque d'obésité futur. Les enfants de deux ans qui passent du temps devant la télé sont plus exposés au risque de surpoids, selon une étude de l'Inserm.
Le risque de surpoids ou d'obésité à l'âge adulte n'est pas conditionné uniquement par l'alimentation. L'activité physique constitue également un bon indicateur. Une équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) démontre l'importance de regarder le temps passé devant les écrans et la part des jeux en plein air pour évaluer le risque d'obésité future.
Dans une nouvelle étude menée sur 883 enfants, les chercheurs encadrés par Sandrine Lioret ont comparé ces deux comportements chez les garçons et chez les filles afin d'évaluer l'impact sur l'indice de masse corporelle. Les résultats de leur observation confirment sans surprise les bénéfices d'une activité physique et donc d'une dépense énergétique accrue : plus les garçons passent de temps devant des écrans à 2 ans, plus ils ont un pourcentage de masse grasse corporelle élevé à 5 ans, constate l'Inserm. Chez les filles, ce sont celles qui passent le moins de temps à jouer en plein air à 2 ans qui présentent un risque accru de développement de la masse grasse.
Pour les besoins de l'étude, des couples mère-enfant habitant à Poitiers et Nancy, ont été suivis du début de la grossesse jusqu'aux 10 ans de l'enfant. Les parents ont répondu à des questionnaires sur l'alimentation des enfants et la durée habituelle passée par l'enfant à jouer en plein air et devant les écrans aux différents jours de la semaine.
Limiter le temps passé devant les écrans dès 2 ans
Chez les garçons, "le temps passé devant les écrans est du temps qu'ils ne passent pas à des activités plus dépensières en énergie. Il est également possible que l' exposition à la publicité alimentaire favorise le "snacking". Leur temps d'écran à 2 ans était d'ailleurs associé à un recours plus fréquent aux aliments transformés de type snacking / fast-food. D'où un excédent probable du bilan énergétique de ces enfants", résume Sandrine Lioret, chercheuse à l'Inserm et co-auteure des travaux.
Chez les filles, plus que le temps passé devant les écrans, la durée des jeux en plein air serait un meilleur indicateur de l' activité physique sur le développement de la masse grasse future.
Ces résultats confirment la nécessité d'encourager les jeux en plein air et de limiter le temps devant les écrans dès le plus jeune âge. Ce premier bilan devrait donner lieu à des travaux supplémentaires. "Les indicateurs d'activité physique et de sédentarité sont corrélés aux profils alimentaires des enfants. (...)