Souvent associé aux troubles psychotiques, les hallucinations pourraient résulter d'un processus naturel utilisé par le cerveau pour appréhender le sens du monde.

Atlantico : A l'issue d'une étude menée au Département de psychiatrie de l'Université de Cambridge, il apparaît que le cerveau humain soit conçu pour créer des hallucinations et ce, en dehors de toute maladie mentale. Comment qualifiez-vous ces hallucinations ? A quoi servent-elles dans notre psychisme ?

Alexandre Baratta : En réalité, le cerveau n’est pas programmé dans le but de créer des hallucinations. C'est seulement dans certaines conditions de stimulations – comme des figures géométriques par exemple – que le cerveau humain va reconstruire une image et donner du sens à un stimulus qui, à la base, n’en avait aucun. Il ne s’agit pas à proprement parler d’hallucinations visuelles mais d’illusions visuelles, qui n'ont pas de rapport avec les hallucinations observées dans les maladies mentales. Ce phénomène d’illusions n’a rien de nouveau : il est connu et documenté de longue date.

Comment faites-vous donc pour discerner les hallucinations symptomatiques d'une pathologie mentale des hallucinations "normales" ? Cette étude permet-elle de mieux soigner les phénomènes hallucinatoires pathologiques ?

Les phénomènes hallucinatoires peuvent se rencontrer dans une multitude de maladies, que celles-ci soient neurologiques (démence à corps de Lewy, épilepsie, tumeurs cérébrales, etc), psychiatriques (schizophrénie par exemple, psychose hallucinatoire chronique, etc) ou métaboliques (intoxication au monoxyde de carbone, consommation de stupéfiants, etc).

Plusieurs modalités hallucinatoires existent :  elles peuvent être visuelles, auditives (voix venant du dehors), intrapsychiques (voix dans la tête) ou cénesthésiques (impression d’insectes sous la peau). (...)

 

Auteur de l'article original: Alexandre Baratta
Source: Atlantico
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 19. Octobre 2015
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