L'aducanumab a entraîné une diminution des plaques amyloïdes dans le cerveau de patients à un stade précoce de la maladie et un ralentissement du déclin cognitif.

ANTICORPS. L’aducanumab, un anticorps spécifiquement dirigé contre la protéine bêta-amyloïde, a permis de ralentir le déclin cognitif chez des patients souffrant d'une forme précoce d'Alzheimer, selon une étude américaine de phase 1. Ce médicament a été développé par la société pharmaceutique Biogen (Cambridge, Massachusetts) et est issu d’une plateforme technologique brevetée par la firme suisse Neurimmune. Sous réserve de confirmation, ces résultats confortent l'hypothèse selon laquelle l'accumulation au fil des années du peptide bêta-amyloïde est un facteur déterminant du déclin cognitif observé dans la maladie d'Alzheimer.

Ralentissement du déclin cognitif

Publiée dans la revue Nature, l'étude a porté sur 165 patients “pré-déments” (n'ayant pas encore développé de symptômes) ou atteints de démence légère. Tous avaient une pathologie amyloïde, confirmée par les images obtenues par tomographie par émission de positons (PET). Ils ont reçu trois doses différentes de l’anticorps (3, 6 et 10 mg/kg) ou d’un placebo, à raison d’une injection intraveineuse par mois. Au bout d’un an de traitement, les chercheurs ont observé chez les patients traités une réduction des plaques amyloïdes dans le cerveau, mesurée par PET. Cette baisse était dépendante à la fois de la dose d’anticorps administrée et de la durée du traitement. Les médecins ont parallèlement enregistré un ralentissement du déclin cognitif.

PRUDENCE. Il convient cependant de souligner que cette étude préliminaire, ne comportant qu’un effectif réduit de patients, a été conçue pour évaluer la sécurité et la tolérance ainsi que pour détecter un possible effet sur les niveaux intracérébraux de peptide bêta-amyloïde au vu de l’imagerie cérébrale par tomographie par émission de positrons (PET). Elle n’avait pas pour objet de déterminer l’efficacité thérapeutique avec une puissance statistique adéquate, ce qui incite donc à considérer avec prudence les résultats observés sur les capacités cognitives des patients traités. 

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Auteur de l'article original: Marc Golzan
Source: Sciences et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 5. Septembre 2016
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