Grâce à une expérience en réalité virtuelle, des chercheurs américains sont parvenus à mieux comprendre le rôle de l'hippocampe, région clé de notre mémoire.

On ne compte plus les applications potentielles de la réalité virtuelle dans le secteur médical : aider les patients à lutter contre leurs phobies, s'évader quelques heures pendant une hospitalisation longue durée... Et cette technologie se révèle même utile pour mieux comprendre comment fonctionne notre mémoire ! C'est ce qu'annoncent les neuroscientifiques de l'Université de Californie (États-Unis)

dans la revue Nature Communications : la réalité virtuelle leur a permis de découvrir que deux zones distinctes de l'hippocampe, région clé de notre mémoire, s'activent selon deux types de souvenirs : épisodiques et spatiaux. Or jusqu'à présent, l'on pensait que l'hippocampe était surtout impliqué dans les souvenirs spatiaux.

En se remémorant une expérience unique, on repense aux autres souvenirs similaires
L'on sait qu'un seul souvenir peut en déclencher d'autres associés, par exemple ceux survenus au même endroit. Afin de visualiser cela dans le cerveau, les scientifiques ont recruté 28 participants qui, munis d'un casque, ont virtuellement "visité" plusieurs maisons, dans une série de vidéos. Ils ont dû repérer des objets particuliers, et mémoriser à la fois dans quelles vidéos est apparu un objet (mémoire épisodique) et dans quelles maisons ils l'ont trouvé (mémoire spatiale).

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Pendant que les participants ont été invités à se rappeler de ces objets après visionnage, leur cerveau a été soumis à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Cette technique permet de visualiser les zones de la mémoire en action, en particulier l'hippocampe. Bilan : deux zones distinctes de cette région cérébrale se sont activées en fonction du type d'informations recherchées. L'une est impliquée dans la représentation d'informations liées par un contexte (par exemple des objets présents dans une même maison) et une autre zone est liée aux différences entre les informations, tel qu'un même objet trouvé dans plusieurs maisons. "Ce qui veut dire que même si vous essayez de vous rappeler d'une expérience unique, l'hippocampe sera quand même impliqué dans la mise en relation d'expériences similaires, explique dans un communiqué Halle Dimsdale-Zucker, co-auteur de l'étude. Vous avez besoin de ces deux zones pour être capable de vous souvenir."

Pour ce chercheur, les expériences en réalité virtuelle pourraient permettre d'en savoir plus sur notre mémoire épisodique, et de manière plus générale, sur la manière dont nos souvenirs sont formés, stockés et ressurgissent. Des informations qui pourraient s'avérer utiles afin de mieux diagnostiquer la maladie d'Alzheimer, selon lui.

Auteur de l'article original: Lise Loumé
Source: Sciences et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 9. Février 2018
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