Question de la semaine : Quelle est donc cette "petite voix" qui trotte dans ma tête ?
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Mais quelle peut bien être cette voix dans notre tête qui s'active quand nous réfléchissons ou nous lisons ? Notre propre voix, ou celle d'un autre ? C'est la question de lecteur de la semaine.
Quand nous lisons dans notre tête, pouvons-nous dire que nous entendons une voix ? Est-ce la nôtre ou une voix issue d'autres personnes ? Est-ce qu'elle active les mêmes zones du cerveau que l'ouïe ?", nous demande Joreys Serguéus-Aldanth De Malefoy sur la page Facebook de Sciences et Avenir. Chaque semaine, nous sélectionnons une question de lecteur à laquelle nous apportons une réponse. Un grand merci pour votre curiosité.
Il n'y a pas que les personnes schizophrènes qui entendent des voix dans leur tête. Tous, nous sommes amenés à entendre une voix qui nous parle à nous-même, quand nous réfléchissons ou quand nous lisons un texte. Pour savoir d'où provient ce son imaginaire, des chercheurs du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (Inserm) et du CHU de Grenoble ont mené une expérience en 2012. Ils ont demandé à plusieurs volontaires de réaliser seuls dans une pièce une lecture silencieuse ("dans la tête") d'un texte défilant sur un écran, sans leur donner d'instructions particulières. Une situation particulièrement propice à entendre sa "petite voix". "En enregistrant l'activité cérébrale des participants, nous avons constaté l'activation de leur cortex auditif (y compris sa partie dite primaire) qui sert à percevoir les sons, et donc à l'ouïe, nous explique Jean-Philippe Lachaux, qui a coordonné ces travaux. Au sein du cortex auditif, cette lecture silencieuse active également une partie spécialisée dans le traitement de la voix." Ce qui veut dire que dans une bibliothèque où règne un silence de plomb, notre cerveau de lecteur réagit comme si nous entendions quelqu'un nous parler. Même si nous sommes seuls dans ce lieu. Notre cerveau a donc son propre ami imaginaire ! Cette activation spontanée de la zone cérébrale du traitement de la voix s'expliquerait pas notre manière d'apprendre à lire enfant : l'association entre sons et mots que nous apprenons à faire quand nous commençons à parler puis lorsque nous commençons à lire à voix haute deviendrait un automatisme qui persisterait tout au long de notre vie. (...)